Ardewan possédait un grand palais, dans lequel se trouvait une noble fille captive.
Cette belle au visage de lune s’appelait Gulnar, c’était comme une peinture couverte de joyaux, de couleurs et de parfums.
Elle était pour Ardewan comme un conseiller et lui servait de trésorier pour ce qu’il avait de plus précieux ; elle lui était plus chère que sa vie et le roi souriait chaque fois qu’il la voyait, Or il arriva qu’un jour, du haut du toit, elle aperçut Ardeschir, dont l’aspect joyeux la réjouit ; elle regarda la bouche souriante d’Ardeschir et le jeune homme fit une grande impression sur le cœur de cette lune.
Elle attendit que le jour fût devenu sombre et aussitôt que la nuit fut proche elle attacha une corde à un créneau, y fit quelques nœuds, la lança avec sa main et descendit hardiment du haut du palais en invoquant Dieu, le distributeur de tout bien.
Elle entra coquettement chez Ardeschir, parée de joyaux et parfumée de musc et d’ambre, souleva la tête du jeune homme, qui reposait sur un coussin de brocart et le serra étroitement dans ses bras aussitôt qu’il fut réveillé.
Ardeschir regarda cette belle fille, ses cheveux, son visage et toutes ses grâces et dit à cette lune :
D’où es-tu sortie pour charmer mon cœur plein de chagrin ? »
Elle lui dit :
Je suis ton esclave, mon cœur et mon lime sont remplis d’amour pour toi et si tu veux je viendrai chez toi et rendrai brillants tes jours sombres. »
’âme d’Ardeschir fut charmée à l’aspect de cette femme qui raviesait et enchantait les cœurs.
Quelque temps se passa ainsi, puis il arriva malheur au protecteur de Satan ; le prudent Babek, plein d’expérience, mourut et laissa ce vieux monde à un autre.
Lorsque Ardewan en eut nouvelle, il en fut chagrin et son esprit s’assombrit.-Tous les princes demandaient le pays de Fars, mais le roi le donna à son fils aîné et lui ordonna de faire sortir les timbales et de conduire son armée du palais à la plaine.
Le monde devint noir pour le cœur d’Ardeschir par la mort de ce roi a l’âme sereine qui avait été son protecteur.
Il se dégoûta du service d’Ardewan et dès qu’il eut reçu cette nouvelle, il changea ses plans ; sa douleur le rendit aventureux et il cherchait de tous côtés des moyens de fuite.
Plus tard il arriva que le roi Ardevvan rassembla
à sa cour un nombre d’astrologues pleins de perspicacité et leur demanda son horoscope et des directions ; il voulut savoir qui serait protégé après sa mort par la rotation du ciel.
Le roi les envoya dans le pavillon de Gulnar pour qu’ils observassent le ciel et ils employèrent trois jours à observer l’astre du roi.
Gulnar pouvait entendre leurs voix et ce qu’ils disaient sur les astres et leurs secrets et pendant ces trois jours, jusqu’à ce que trois quarts de la nuit fussent passés, la jeune fille ne cessait de guetter les astrologues et de marquer leurs paroles, le cœur plein de passion, les lèvres pleines de soupirs.
Le quatrième jour les sages partirent pour dévoiler le secret à Ardewau et ils descendirent du pavillon de la jeune fille chez le roi, tenant devant eux leurs" tables astronomiques.
Ils lui dirent le secret du ciel sublime et pourquoi, quand et comment il s’accomplirait ; ils lui annoncèrent que prochainement il se passerait un événement qui ferait trembler son cœur ; qu’un de ses serviteurs, fils de prince et homme vaillant, s’enfuirait et deviendrait un roi puissant, maître du monde, favori des astres et prospère.
Le cœur du roi fortuné fut grandement troublé par leurs paroles.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021