Lorsque Ardeschir fut arrivé à la cour, on au-nonce au roi qu’il demandait audience et Ardewan appela amicalement auprès de lui ce jeune homme et lui parla longuement de Babek, le fit asseoir près du trône, lui fit préparer un logement dans les de»
Pendances du palais et y fit porter des mets de toute espèce, des vêtements et des tapis.
Le jeune homme, avec ses illustres cmpagnom de voyage, se rendit à l’endroit indiqué par le roi.
Lorsque le soleil eut placé son trône au-dessus du ciel et que la terre fut devenue brillante comme le visage d’une Roumie, Ardeschir appela un messager, fit apporter les présents d’usage, les envoya au roi Ardewan et le messager partit accompagné d’un Pehlewan.
Ardewan les regarda et les approuva et ils profitèrent au jeune homme, que le roi traitait comme son enfant et dont il s’occupait sans cesse pendant longtemps.
Quand le roi buvait du vin et à table et à la chasse, il avait toujours ce jeune homme avec lui, Le traitant comme un parent et ne faisant aucune distinction entre lui et ses propres fils. »
Or un jour l’escorte et les fils du roi s’étaient dispersés sur la plaine pour chasser, car Ardewan avait quatre fils qui étaient chacun comme un roi.
Ardeschir accompagnait Ardewan, qui chérissait ce jeune homme.
On vit au loin sur la plaine des ona-. : gras et un cri s’éleva de cette compagnie nombreuse ; tous lancèrent leurs chevaux aux pieds de vent et se couvrirent de poussière mêlée à la sueur.
Ardeschir les dépassa tous ; arrivé près des onagres, il plaça une flèche sur son arc et frappa un onagre mâle sur la hanche avec son trait, qui, pointes et plumes, traversait la bête.
Dans ce moment Ardewan arriva, examina cet énorme onagre abattu et dit :
Puisse l’esprit de celui qui a abattu avec une flèche un pareil onagre égaler la vigueur de sa main. »
Ardeschir lui répondit :
J’ai abattu cet onagre avec une flèche. »
Un des fils du roi dit :
C’est moi qui l’ai abattu et je cherche quelqu’un qui serait mon égal. »
Ardeschir répliqua :
La plaine est grande et les onagres et les flèches abondent ; va donc en tuer un autre de la même façon.
Le mensonge en face d’un homme fier est une faute. »
Ardevvan se mit en colère contre Ardeschir et poussa un cri de rage contre le vaillant jeune homme ; il lui dit durement :
La faute dans tout cela est à moi, car c’est moi qui ai dirigé ton éducation et ai voulu la faire.
Pourquoi fallait-il t’emmener avec mon entourage aux fêtes et à la chasse, pour que tu veuilles dépasser mes fils et te poser comme un homme puissant et le maître ?
Va et prends soin de mes chevaux arabes et choisis-toi une demeure dans une maison quelconque.
Sois le chef de mes écuries et entoute chose sur le même pied que tout autre de me serviteurs. »
Ardeschir partit, les yeux remplis de larmes, pour " devenir le chef des écuries des chevaux arabes, en se disant :
Quel malheur m’est donc arrivé par le fait d’Ardewan !
Puisse son corps être malade et son esprit en peiue ! »
Puis, il écrivit à son grand-père une lettre, le cœur plein de soucis et la tête pleine j de machinations et lui raconta tout ce qui s’était passé et pourquoi le roi Ardewan s’était mis en colère.
Lorsque cette lettre arriva à Babek, celui-ci tint l’affaire cachée à tout le monde ; mais son cœur en fut rempli de douleur et de peine.
Il tira de son trésor des pièces d’or et lui en envoya dix mille par un y homme monté sur un dromadaire de course.
Mais auparavant il fit venir un scribe et lui ordonna d’écrire une lettre à Ardeschir :
Ô jeune homme de peu de sans et d’expérience !
Quand tu étais à la chasse avec Ardewan, pourquoi t’es-tu élancé au-devant de ses fils ?
Car tu es de ses serviteurs et non pas de ses parents.
Ce n’est pas lui qui t’a fait un mal quelconque, c’est toi qui l’as fait par manque de sens.
Cherche maintenant à satisfaire ses désirs et à le contenter et ne te détourne pas un instant de ses ordres.
Je t’envoie un paquet de pièces d’or et une lettre dans laquelle je le donne des conseils.
Quand tu auras employé cette somme, demandesen d’autres, jusqu’à ce que les mauvais jours soient passés. »
V Le dromadaire rapide, monté par un vieillard ex-.
Au
’ périmenté, arriva en courant auprès d’Ardeschir.
Celui-ci lutila lettre et en eut le Cœur serré ; son âme se livra à la déoeptitm et aux ruses.
Il choisit une maison près des chevaux et non pas un lieu qui lui ’ eût convenu, il y fit étendre des tapis de toute espèce et apporter des habillements et des aliments de toute sorte ; son unique soin était de s’amuser jour et nuit ; il’ne s’occupait que de vin et de musique et faisait des chanteurs ses compagnons.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021