Quand la nuit fut devenue sombre, Guschtasp plaça une selle qui lui appartenait sur un cheval noir qui était à Lohrasp.
Il revêtit une, tunique de brocart de Roum, attacha une plume d’aigle à son diadème et emporta autant qu’il lui en fallait d’or et de pierreries dignes d’un roi.
Il quitta le palais et se dirigea vers le Roum, le cœur avide d’un trône, l’esprit anxieux de trouver la vraie route.
Lorsque son père apprit ce qu’il avait fait, il se tordit de douleur et toute sa joie s’évanouit ; il appela auprès de lui tous les sages et leur parla longuement de Guschtasp, disant :
Cet homme au cœur de lion abaissera dans la poussière la tête de tous les rois.
Que pensez-vous, quel remède voyez-vous ?
Ne prenez pas légèrement cette affaire.
Un Hirbed répondit :
Ô roi, à qui la fortune est favorable, puissent les hommes révérer toujours ton trône et ta couronne !
Personne n’a eu un fils comme Guschtasp, jamais un des grands n’a entendu parler de quelqu’un qui lui fût comparable.
Il a agrandi ton royaume, les ennemis baissent la tête par crainte de lui.
Envoie de tous côtés des hommes, des grands pleins de cœur et qui peuvent te venir en aide ; et s’il revient, ne lui montre pas de l’aigreur ; fais preuve de vertu et ne prétends pas être l’égal du ciel, qui a vu bien des rois couronnés comme toi, mais qui n’a accordé sa faveur à personne pour toujours.
Confie à Guschtasp une armée, pose sur sa tête un diadème glorieux.
Je ne vois pas dans le monde entier de héros comme lui, si ce n’est Rustem, le Pehlewan illustre ; jamais oreille n’a entendu parler d’un prince son égal en stature, en beauté, en prudence et en intelligence.
Lohrasp envoya quelques-uns de ses grands et fit chercher son fils dans le monde entier.
Ils se mirent en route, mais ils revinrent ayant perdu tout espoir, car ils étaient partis sous une étoile trop lente.
Lohrasp eut tout le blâme de cette aventure, mais Guschtasp eut pour sa part les fatigues et les soucis.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021