Lorsque Zal, le dévoué serviteur du roi, entendit ces paroles, il baisa la terre, se releva etidit :
Ô maître du monde !
Je ne puis te cacher mon désir.
Tu sais tout ce que Rustem a fait dans l’Iran, dans les combats, dans les fatigues, dans les dangers et dans les guerres.
Lorsque Keï Kaous alla dans le Mazenderan, par une route longue et un chemin difficile et que les Divs l’eurent enchaîné, lui, ce Thous et Gouderz, qui porte haut la tête,Tehemten partit ; seul ; aussitôt qu’il reçut la nouvelle, se dirigea en toute hâte vers le Mazenderan, força avec mille fatigues et mille dangers le passage à travers des déserts, des ténèbres, des Divs, des lions, des magiciens et des dragons terribles et arriva auprès du roi.
Il déchira le côté du Div blanc et les reins de Bidet d’Aulad fils de Ghandi ; il coupa d’un seul coup la tête à Sendjeh et ses cris de triomphe montèrent jusqu’aux nuages.
Ensuite, quand Kaous fut revenu dans le Hamaveran, on le chargea de lourdes chaînes et avec lui Thous, Gouderz et Guiv, ses vaillants et sages champions.
Tehemten se mit en route avec une grande armée, avec des chefs choisis dans l’Iran et le Zaboulistan et délivra de leurs chaînes Kaous, Gouderz, Guiv et Thous.
Quand, dans les guerres de Kaous, il eut tué son fils Sobrab, un fils tel que n’en ont jamais eu dans le monde ni grands ni petits, il l’a pleuré pendant des mois et des années.
Quand il a combattu Kamous, il a réduit en poussière tout le pays par sa bravoure.
Mais j’aurais beau parler de ses hauts faits, a : je ne pourrais jamais les énumérer tous.
Si le roi est fatigué du trône et de la couronne, que laisse-t-il à cet ami au cœur de lion. »
Le roi répondit :
Ses grandes actions, ses fatigues et les dangers qu’il a subis pour moi, qui peut les connaître entièrement, si ce n’est le Créateur du ciel, le maître de la justice, du repos et de l’amour ?
Mais sa vie ne s’est pas passée dans le secret et je ne connais pas son semblable dans toutes les parties du monde. »
Il fit venir un scribe. qui apporta -du papier, de l’ambre et du musc et l’on écrivit un brevet du roi de la terre, de Keï Khosrou, à la foi pure, qui portait haut la tête, en faveur du Sipehbed, du héros au corps d’éléphant, célébré pour sa bravoure par toute la cour, le champion de l’armée dans le monde entier, le maître du monde, le vigilant et jeune chef de l’armée, lui attribuant le Zaboulistan jusqu’à la mer du Sind, tout le Kaboul, Dambar, Maï et l’Inde ; ensuite Bost, Ghaznin et le Zaboulistan et tous les pays jusqu’au Kaboulistan ; tout le Kischwer de Nimrouz fut donné au Sipehdar victorieux qui faisait la gloire de l’armée.
On apposa sur le brevet un sceau d’or, selon la coutume de Keï Khosrou, le distributeur de la justice.
Le roi lui remit le brevet et pria Dieu que le monde fût heureux par Rustem.
Les grands qui étaient venus avec Zal, le fils de Sam, le cavalier, en tenant sur la poitrine leurs tables astronomiques, reçurent de Khosrou des robes, de l’argent et de l’or et chacun une coupe remplie de pierres fines de toute espèce.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021