Keï Khosrou

Khosrou écrit à Rustem

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Le roi appela un écrivain, lui parla longuement de ce qui s’était passé et lui ordonna d’écrire une lettre comme un prince en écrit à un ami.

Voici la lettre .-O vaillant fils de Pehlewan, toi qui élèves la tête au-deSSus du cercle de Saturne, tu es pour nous un souvenir de tes ancêtres, tu es toujours ceint pour le combat ; tu es le cœur du roi de l’Iran et le soutien des Keïanides ; tu es toujours prêt à secourir les autres.

Le léopard te cède en bravoure, le crocodile pousse dans la mer des cris de peur quand il te voit.

Tu as délivré le monde des Divs du Mazenderan et coupé la tête aux méchants.

Combien de fois as-tu saisi les têtes couronnées sur leurs trônes et les as-tu arrachées de leur place d’honneurl Que d’ennemis ont péri de la main !

Que de pays ont été dévastés par toi !

O chef des Pehlewans, ô refuge de l’armée, ta place est auprès des rois.

Tu as vaincu avec la massue tous les magi-ciens, tu as rendu brillante la couronne des rois les plus puissants.

Quelsont devant toi Afrasiab et le Khakan de la Chine ?

Ils portent tous ton nom gravé sur leurs sceaux et le cœur faillit à quiconque voudrait délier un nœud que tu as noué.

C’est toi qui délies les lieus des captifs ; tu es un ciel de bonheur pour les Keïanides.

Mais si Dieu t’a donné la force d’un éléphant et le cœur d’un lion, s’il t’a donné de la sagesse et une noble naissance, c’est pour que tu prennes par la main celui qui te demande secours et que tu le tires de sa fosse obscure.

Il vient d’arriver un événement digne de ton intervention, un événement dont ou ne se fait pas d’idée.

Jamais la famille de Gouderz n’a soutien pareille injure de la part de ces Turcs au visage de loup.

Ce n’est qu’en toi qu’espèrent Gouderz et Guiv, car tu es aujourd’hui le champion de tous les pays.

Tu sais quel est leur rang à ma cour et qu’en franchise, en courage et en sagesse ils n’ont pas d’égal.

S’il le plait de ne pas refuser ce service pénible, demande-moi en hommes et en trésors tout ce que tu voudras.

Je n’ai jamais vu aussi affligée cette famille, la plus glorieuse dont parle la renommée.

Guiv n’avait que ce seul enfant, qui était pour lui en même temps un fils et un appui ; et Guiv est un homme que j’honore infiniment, qui est mon ami et a été l’ami de mon grand-père.

Je le trouve toujours là où je désire le trouver ; il se tient devant moi dans la bonne et dans la mauvaise fortune.

Tu sais tout ce qu’a fait la famille de Gouderz dans la paix et dans la guerre, dans nos gains comme dans nos pertes.

Quand tu auras lu cette lettre, ne tarde pas, lève-toi à l’instant et viens auprès de moi avec Guiv, viens pour que nous tenions conseil ensemble prudemment sur tout ce qui touche cette affaire.

Je tiendrai prêts pour toi des hommes, des trésors et tout ce que tu peux désirer.

Je jure par les glorieuses traces de ton pied, je jure par ton nom illustre, que tu feras du Touran tout ce que tu voudras.

Fais donc les préparatifs de départ, car tu peux espérer de rendre Bijen à la liberté. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021