Le huitième des héros qui devaient combattre, Zengueh fils de Schaweran, s’avança ; son adversaire était Aukhast, devant lequel les lions s’enfuyaient.
Aukhast et Zengueh fils de Schaweran prirent tous deux leur lourde massue : ils se combattirent à outrance, ils s’assenèreut tant de coups qu’ils en furent bientôt épuisés ; leurs chevaux de bataille ne pouvaient plus se mouvoir ; on eût dit que la vie ne faisait plus battre dans leur corps une seule artère ; le soleil brillant, qui accomplissait son cours à travers le firmament, échauffait la plaine comme il échouerait une plaque de fer ; les deux combattants étaient si fatigués qu’on eût dit qu’aucun d’eux ne pourrait plus remuer un pied.
Alors ils s’adressèrent la parole, disant :
La chaleur nous brûle le foie ; il faut nous reposer et reprendre haleine ; ensuite nous recommencerons le combat. »
Ils se séparèrent, conduisirent leurs chevaux à l’écart et leur mirent des entraves aux pieds.
Après s’être reposés, ils se levèrent et se préparèrent de nouveau au combat.
Aukhast, armé de sa lance, courut à cheval, rapide comme la flamme, au centre du champ de bataille et Zengueh saisissant l’occasion, dirigea sa lance contre lui et s’élança ; il le frappa à la ceinture et le jeta à bas de son cheval la face contre terre.
Aukhast poussa un cri de douleur comme un éclat de m. [[0 tonnerre ; on eût dit que la terre se fendait.
Zengueh descendit de cheval, s’approcha de lui, le traîna le visage en bas sur la poussière noire ; ensuite il le souleva adroitement de terre, le jeta sur la selle de son cheval, y monta lui-même et prit le chemin de la colline.
Ô merveille !
Que de maux la fortune accumulait sur les Turcs !
Zengueh monta de la plaine sur la colline fortunée, tenant dans la main son drapeau à figure de loup, qu’il planta devant ses amis en invoquant les grâces de Dieu sur le roi et sur le Pehlewan du monde.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021