Keï Kaous

Siawusch revient du Zaboulistan

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Lorsque le roi Kaous sut que Siawusch revenait avec pompe, il ordonna que Guiv et Thous allassent joyeusement au-devant de lui avec un cortège, avec des clairons et des timbales.

Tous les grands le joignirent : Thous se mit d’un côté, de l’autre Rustem au corps d’éléphant ; ils se dirigèrent d’un pas fier vers le roi, car ils ramenaient un jeune arbre chargé de fruits.

Quand Siawusch s’approcha du palais de Kaous, on entendit un grand bruit et la foule ouvritses rangs ; des serviteurs, tenant des encensoirs remplis de parfums, s’avancèrent vers lui, les mains croisées sur la poitrine ; dans les quatre coins de la cour il y en avait trois cents debout et le noble Siawusch parut au milieu d’eux.

Ils versèrent sur lui beaucoup d’or et de joyaux et tous chantè- rent ses louanges.

Quand Siawusch vit Kaous assis sur le trône d’ivoire et portant sur la tête une couronne de rubis brillants, il invoqua sur lui les grâces de Dieu et le salua en murmurant pendant quelque temps des paroles contre terre ; puis il s’approcha Il). ces nons. du roi, qui le pressa contreson sein.

Kaous adressa des questions à Rustem, le reçut gracieusement et le fit asseoir sur son trône incrusté de turquoises.

Il resta confondu de l’aspect de Siawusch et invoqua plusieurs fois les bénédictions de Dieu sur lui et sur sa haute taille et sa noble mine, car il vit en lui beaucoup de choses dignes d’être vues.

Il y avait dans cet enfant tant d’intelligence que tu aurais dit que l’intelligence même avait été la nourrice de son esprit.

Kaous rendit grâces à Dieu le créateur, en frottant son front contre terre et en disant :

Ô Créateur du ciel, maître de l’intelligence et maître de l’amour !

Tout bonheur dans le monde vient de toi et je t’implore avant tout pour mon fils. »

Tous les grands de l’Iran se présentèrent joyeusement devant le roi avec leurs offrandes.

Ils restèrent étonnés de la majesté de Siawusch et ne cessèrent de chanter ses louanges.

Le roi ordonna que les nobles et les braves de l’armée parussent devant lui dans leurs robes de fêtes.

La multitude se dirigea gaiement vers les jardins, les palais et la salle d’audience du roi ; on apprêta partout des banquets ; on demanda partout du vin, de la musique et des chants.

Le roi ordonna une fête telle qu’aucun des princes de la terre n’en avait ordonné avant lui de semblable.

On se réjouit ainsi pendant sept jours et le huitième le roi ouvrit la porte de ses trésors et fit donner à Siawusch tout en abondance, des perles et des épées, des trônes et des casques, des chevaux arabes à la selle de peau de léopard, des caparaçons et des cottes de mailles, des pièces de brocart et des dizaines de milliers de pièces d’argent, de l’or et des joyaux, grands et petits, tout, excepté un diadème, car il était trop jeune pour qu’une couronne lui convint ; il remit tout cela à Siawusch et lui fit fête et lui donna dans sa tendresse de grandes espérances.

Ensuite, il l’éprouva pendant sept années et le trouva pur dans toutes ses épreuves.

La huitième année il fit préparer un trône d’or, un collier d’or et une ceinture d’or et fit écrire sur de la soie une investiture, selon la manière des grands et les coutumes des rois.

Il lui donna le pays de Kewerschan, qui était digne du maître du pouvoir et du trône.

Kewerschan est l’ancien nom du pays que tu appelles maintenant le Maweralnahr (la Transoxane).

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021