Lorsque ceci fut accompli selon les ordres du roi, la mère de Siawusch quitta ce monde et son fils abandonna son trône comme un insensé et fit monter jusqu’au ciel qui tourne ses cris de douleur.
Il déchira sur son corps sa robe royale et se couvrit la tête de poussière noire ; le deuil de sa mère le rendit farouche et il torturait son âme douce ; il ne cessait de la pleurer jour et nuit et pendant bien des jours
Il n’ouvrit pas ses lèvres au sourire.
Il resta durant un mois dans cette détresse et gardant dans son cœur cette blessure ; pendant un mois il ne chercha point de soulagement à ses maux.
Lorsque les grands eurent nouvelle de son état, ils accoururent auprès de lui, Thous, Feribourz, Gouderz et Guiv, les uns fils de rois, les autres de braves Pehlewans.
Quand Siawusch les vit, son cœur exhala de nouveau sa douleur, ses plaintes recommencèrent et son âme ouvrit de nouveau la porte des angoisses.
Gouderz fut affligé quand il vit le fils du roi si attristé ; quand il vit ce noble cyprès, il versa des larmes et lui dit :
Écoute mes conseils et ne parle plus de ta douleur.
Quiconque naît d’une mère doit mourir et personne n’a jamais soustrait sa vie à la main de la destinée.
Quelque chère que te fût ta mère, elle est dans le ciel ; ne la pleure pas. »
C’est ainsi que par mille consolations et mille conseils, par des tendresses et des avis, il tranquillisa le cœur du fils du roi.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021