Keï Kaous

Siawusch envoie Rustem auprès de Kaous

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Siawusch s’assit sur le trône d’ivoire et suspendit sa couronne au-dessous du trône.

Il tint conseil sur le choix d’un brave de l’armée, au doux langage et bon cavalier, qui pût donner à ses paroles de la couleur et du parfum et dont l’humeur de Kaous s’accommodât.

Rustem lui dit :

Qui est-ce qui osera porter un pareil message ?

Kaous est ce qu’il a toujours été et sa sévérité, au lieu de diminuer, ne fait qu’augmenter.

Mais moi je peux aller auprès de lui et lui dévoiler le secret ; je déchirerai la terre si tu le désires et si je vais à la cour, je n’en attends que de l’honneur pour toi. »

Siawusch fut aise de ces paroles et renonça au projet d’envoyer des messagers.

Lui et Rustem s’assirent ensemble et concertèrent toute chose grande et petite.

Siawusch , lit venir un scribe et mêlant dans sa pensée du vin et du lait, il commença sa lettre par les louanges du Créateur, de qui vient toute force, toute gloire et toute vertu, qui est le maître de l’intelligence, du temps et du pouvoir, qui nourrit l’esprit et l’âme, aux ordres duquel personne ne peut se soustraire.

Si quelqu’un se dérobait à l’obéissance qu’on lui doit, il n’éprouverait dans le monde que des défaites, car l’agrandissement et le bonheur viennent de Dieu.

Puisse le créateur du soleil et de la lune. qui donne de la splendeur aux couronnes et aux trônes, répandre ses grâces sur le roi, le maître du monde, l’élu d’entre les grands, lui dont l’esprit approfondit le bien et le mal, lui dont la stature est la colonne qui soutient l’intelligence !

Je suis arrivé à Balkh et j’ai joui de la vie dans le gai -printemps.

Aussitôt qu’Afrasiab a su mon arrivée, le soleil s’est obscurci devant ses yeux ; il savait que sa position devenait difficile : le monde se troublait devant lui et sa fortune baissait.

Son frère est venu auprès de moi avec des présents et beaucoup d’esclaves belles et parées : il est venu demander la protection du roi du monde et promettre de renoncer à la couronne et au trône des rois, de se contenter des limites de son royaume et de ne pas prétendre à plus qu’à sa place et à l’honneur qui lui est dû ; de ne plus fouler la terre d’Iran et d’épurer son cœur de toute envie de vengeance et de ) combats.

Enfin Afrasiab m’a envoyé pour otages cent de ses parents.

Rustem part pour te soumettre ces demandes et il serait convenable que tu les accordasses par l’elïet de la bienveillance, dont la douceur de tes traits m’est garant. »

Rustem partit pour se rendre auprès du roi, avec des étendards et un cortège convenable et de son côté Guersiwez le bienveillant se rendit auprès du roi du Touran.

Aussitôt que Guersiwez, qui s’était hâté, fut arrivé auprès d’Afrasiab, il lui parla longuement de Siawusch, disant qu’il n’avait pas son égal en beauté, en bonne mine et en bravoure, en prudence, en modestie et en éloquence, qu’il était courageux, éloquent et bon cavalier, qu’on dirait qu’il tenait l’intelligence entre ses bras.

Le roi sourit et lui dit :

Un moyen de salut vaut mieux qu’un combat, ô mon ami !

Mon cœur était accablé par ce songe et je voyais du haut de ma fortune des signes de déclin.

J’étais soucieux et je cherchais un moyen de salut afin de ne pas périr, je le préparais avec des trésors et de l’argent et l’événement est tel que je l’ai voulu. »

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021