Keï Kaous

Piran donne sa fille en mariage à Siawusch

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Un jour Siawusch et Piran étaient assis ensemble, parlant sur toute chose grande et petite.

Piran dit à Siawusch :

Y a-t-il quelqu’un au-dessus de toi, dans la position que tu occupes dans ce pays ?

La tendresse du roi pour toi est telle qu’il ne s’endort à l’heure du sommeil qu’en prononçant ton nom.

Sache que tu es son gai printemps, son idole, sa consolation dans ses peines.

Tu es puissant et fils de Keï Kaous, tes prouesses font toucher ta tête à la lune.

Ton père est vieux, mais tu es jeune dans expérience, prends garde que la couronne des rois ne t’échappe.

Tu es roi de l’Iran et du Touran, tu es le vaillant héritier des rois.

Mais je ne vois pas autour de toi des parents qui t’entourent de leur tendresse ; ne pourrais-tu donc pas trouver des Touraniens dignes d’être tes amis et de vivre dans ton intimité ?

Tu n’as ni frère, ni sœur, ni femme ; tu es seul comme un rosier sur le bord d’une prai-.

rie.

Jette les yeux sur une femme qui soit digne de toi ; pense que tes douleurs et tes malheurs ne viennent que de l’Iran.

Après la mort de Kaous, l’Iran et le trône et la couronne des braves seront à toi.

Or il y a, cachées derrière les rideaux du palais du maître du monde, trois lunes ornées de joyaux ; si la lune du ciel voyait dans sa course ces trois rivales, elle ne pourrait en détourner les yeux.

Trois autres se trouvent dans l’appartement des femmes de Guersiwez ; elles sont de haute naissance du côté du père et de la mère, petitesfilles de Feridoun. filles de prince, gracieuses et maîtresses découronnes et de trônes.

Ensuite j’ai chez moi quatre jeunes filles et si tu veux, elles se regarderont comme tes esclaves.

Djerireh en est l’aînée ; elle n’a pas son égale parmi les filles au beau visage.

Si tu le désires, elle sera la servante, elle se tiendra devant toi comme une esclave. »

Siawusch lui répondit :

Je te rends grâce, regarde-moi comme ton fils.

Parmi ces belles, c’est Djerireh qui me convient, car ton alliance m’est plus chère que ma vie et mon cœur.

Elle fera les délices de mon cœur et de mes yeux et je ne demande qu’elle parmi toutes ces jeunes filles.

Tu me mets, par ce mariage, une dette sur la tête que je ne pourrai acquitter de ma vie. »

Piran quitta Siawusch ; il courut en toute hâte auprès de Gulschehr et lui dit :

Apprète les atours deDjerireh en l’honneur de Siawusch qui porte haut la tête.

Comment ne serions-nous pas heureux aujourd’hui que le petit-fils de Keïkobad devient notre gendre ? »

Gulschehr amena sa fille, posa un diadème sur sa tête, la para comme le gai printemps avec du brocart et des pièces d’or, avec de l’or et des pièces d’argent, avec des couleurs et des parfums de toute espèce et la fit mener ainsi parée auprès du fils du roi.

Piran la fiança au jeune roi et l’envoya devant son trône brillant.

Personne n’aurait pu compter ses trésors et ses sièges d’or incrustés de pierreries.

Quand Siawusch vit les traits de Djerireh, elle lui plut, il sourit et se réjouit.

Il resta auprès d’elle joyeusement jour et nuit et le souvenir de Kaous n’entra pas dans son âme.

Ainsi tourna de nouveau le ciel pendant quelque temps ; cet événement augmenta la prospérité de Siawusch et chaque jour voyait s’accroître le respect et les honneurs dont Afrasiab l’entourait.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021