Kaous écouta ces paroles et en fut courroucé ; il était confondu et n’osait pas lever les yeux.
À la fin le roi du monde dit à Rustem :
La vérité ne reste jamais cachée.
C’est toi qui a mis cela dans la tête à Siawusch, c’est toi qui as arraché de son âme la racine de la vengeance ; et en cela tu as cherché ton propre repos et non pas la gloire du trône de la couronne et du sceau.
Reste ici jusqu’à ce que le Sipehdar Thous ait lié les timbales sur le dos des éléphants pour s’occuper de cette affaire.
Je vais envoyer un dromadaire à Balkh pour y porter une lettre et des paroles amères ; et si Siawusch veut me désobéir et se soustraire à ses devoirs envers moi, il cédera le commandement au Sipehbed Thous, qui le renverra de l’armée lui et ses amis et je lui ferai voir ce qu’il peut gagner s’il s’aviæ
de faire le maître.
Quant à toi, je cesse de t’appeler mon ami, je ne veux plus que tu combattes pour mon. »
Rustem se mit en colère et dit à haute voix :
Le firmament ne peut cacher ma tête.
Tu tiens Thous le brave pour un Rustem : sache qu’il n’y a pas beaucoup de Rustems dans le monde. »
Il dit et quitta le roi, l’âme remplie de courroux et le visage pâle de colère ; il partit avec son escorte et marcha en toute hâte vers le Seistan.
En même temps le roi fit venir Thous et lui ordonna de se mettre en marche avec son armée.
Thous sortit de devant Kaous et ordonna que l’armée se préparât, que l’on tînt prêts les clairons et les timbales, que l’on disposât tout pour la marche et que les braves renonçassent à tout repos de l’âme et de l’esprit.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021