La mère d’Iskender accourut ; elle posa longtemps sa joue sur sa poitrine. disant : Ô glorieux roi, maître du monde, à l’étoile fortunée, plein de vertus !
Tout proche de nous, tu es pourtant loin de moi, de ton pays, de ton armée, de ton peuple.
Que mon âme soit l’esclave de ton âme ; que le cœur de ceux qui se réjouissent de ta mort périsse. »
Ensuite Bouschenek arriva, pleine de douleur ; elle dit :
Ô roi des Perses !
Où est le maître du monde, Dara fils de Darab, qui avait rétabli l’ordre sur toute la terre et Khosrou, Aschk, Feryan et Four, les princes du Sind, le roi de Schehrizour et les autres rois, dont, au jour du combat, l’orage a renversé la tête dans la poussière.
Tu étais terrible comme un nuage chargé de grêle ; j’aurais dit que-tu étais garanti contre la mort.
Tu avais vu tant de hatailles, de combats et de sang versé, en attaquant tantôt seul,itautôt avec ton armée, que tu semblais avoir reçu du sort un saufconduit que tu aurais caché même aux tiens.
Tu avais fait disparaître du monde tous les grands, tu avais fait tomber la couronne du roi des rois, l’arbre que tu avais v. j 2 planté avait commencé à porter fruit et maintenant je te trouve uni à la poussière comme à ton seul Lorsque lia .co»uron’ne du ciel de soleil) disparut, les grands furent fatigués de ces discours et ils placèrent dans la terre le cercueil.
Le monde ne s’effraye pas de chose pareille : il élève comme un ouragan, il fait partir comme un souffle ; on n’y voit pas de la justice, on ne doit pas l’appeler de l’oppression.
Tu n’en pénétreras ni les moyens ni le but ; et ni le pauvre ni le roi n’y peuvent rien.
Il faut être bienfaisant, humain, vaillant, bon et joyeux ; hors de là je ne vois pour toi aucune part dans le monde, que tu sois obscur ou illustre ; mais si tu laisses dans le monde un mauvais renom, le pardon de Dieu et le joyeux paradis te seront refusés.
Telle est la coutume de ce vieux monde ; Iskender est parti et ne vit que dans les paroles des hommes ; il avait tué trentesix rois, regarde ce qui lui reste dans la main.
Il a bâti dix belles villes, qui forment aujourd’hui des halliers ; il avait entrepris ce que personne n’avait entrepris et les horizons répètent sa légende, voilà tout.
La parole est ce qu’il y a de mieux, car elle n’est pas comme un vieux palais que ruinent la neige et la pluie.
J’en ai fini du rempart d’Iskender ; puisse tout être pour le mieux et pour le bonheur, puisse le roi du monde être heureux et sa personne sainte être délivrée de tout mal !
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021