Iskender

0 voûte sublime du ciel qui réjouis les cœurs !

Pourquoi m’affliges-tu dans ma vieillesse ?

Quand j’étais jeune, tu m’as tenu sur ton sein et dans ma vieillesse tu m’abandonnes avec mépris.

La rose heu-I reuse de mes joues est jaunie, la soie de ma vie est tournée en épine par les chagrins.

Ce cyprès, qui s’élevait fièrement dans le jardin, est courbé en deux et cette lampe brillante est devenue terne ; ce sommet noir est couvert de neige et le peuple voit les défauts du roi des poètes.

Tu as été comme une mère pour moi ; mais maintenant j’ai à verser des larmes de sang sur les peines que tu m’inlliges.

Tu n’as ni foi ni sens et tes voies ténébreuses me remplissent de terreur.

Puisses-tu ne m’avoir jamais élevé, ou, puisque tu m’as élevé, ne m’avoir jamais opprimé !

Aussitôt que je serai sorti de ces ténèbres, je conterai au juge suprême tes injustices ; je me plaindrai de toi devant Dieu le saint, en jetant des cris et en couvrant ma tête de poussière.

Le sort m’a vu mal-V heureux de ma vieillesse et il en a doublé les inconvénients.

Le ciel sublime m’a répondu : Ô vieillard qui te plains sans avoir éprouvé de mail pourquoi m’at-tribues-tu le bonheur et le malheur ?

De pareilles lamentations siéent-elles à un sage ?

Tu es plus grand que moi de toute manière, tu as nourri ton . io- "Il ? esprit de savoir, tu manges, tu dors, tu as le choix data demeure et peux chercher librement la voie du bien ou du mal.

Je suis impuissant dans toutes les choses dont tu parles et le soleil et la lune’les ignorent.

Demande ta voie à celui qui a créé toute voie, qui a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune, l’être unique, dont l’existence n’est pas un secret, dont l’action n’a ni fin ni commencement et sur l’ordre duquel naît ce qu’il veut faire naître ; quiconque croit savoir autre chose est un insensé.

Moi, je suis un esclave créé par lui, je suis le serviteur du Créateur, je ne fais rien que par son ordre, je ne me dégage pas deses liens.

Tourne-toi vers Dieu,c’est en lui qu’est l’asile ; demande-lui avec modération tout ce que tu désires.

Sache qu’il n’y a d’autre maître du ciel que lui, qui fait briller la lune et Vénus et le soleil.

Puisse-t-il accorder ses grâces à l’âme du Prophète et en combler chacun de ses compagnons ! »