Lorsque le soleil sublime éleva la pointe de sa lance et que la nuit sombre s’effraya de cette splendeur, le Sipehdar Bahram, ce héros audacieux, fit venir le Grand Scribe et ils écrivirent au Khakan une lettre digne d’Arjeng, pleine de parfums, de couleurs et d’embellissements, disant :
Pardonne ce que j’ai fait dans un moment de contrariété, mon cœur en est plein de repentir et de soupirs.
Dorénavant, par respect pour toi, je ne ferai aucun mal à ton pays ; et si je deviens le maître du monde enlier, je me conduirai envers toi comme un frère cadet.
Abandonne toute pensée de vengeance, ne sépare pas les pays de l’Iran et de la Chine.
Ne garde pas dans ’ton âme le souvenir du passé ; car Dieu accueille le repentir de ses serviteurs et j’implore toutes les bénédictions sur ce que tu entreprends, sur ton pays illustre et sur ton trône. »
Il dit encore beaucoup d’autres choses et un messager partit, rapide comme le vent.
Cet homme, qui partait haut la tête, arriva auprès du Khakan de la Chine, le couvrit de louanges, lui rendit ses hommages, remit la lettre du Pehlewan et l’accompagna de beaucoup de belles paroles.
Le maître de la Chine fut heureux de ce message et fit à l’envoyé de Bahram beaucoup de cadeaux.
Il écrivit sans délai une réponse à cette lettre et planta ainsi un arbre dans le jardin du pouvoir ; il envoya des présents à Bahram, qui fut satisfait de la réponse qu’il reçut.
Cette affaire étant terminée, Bahram en prépara une autre et ouvrit la porte du trésor qu’il avait amassé.
Il donna aux troupes de l’argent, des chevaux et des esclaves, car il recherchait en secret le trône du pouvoir.
Il choisit dans l’armée un Pehlewan qu’il pourrait charger du gouvernement du Khorasan et lui confia une armée et le Kborasan, Nischapour, Balkh, Merv et Heri (Herat).
Lui-même partit, rempli de ses plans, de Balkh pour Reî, le . jour heureux de Khordad du mois de Deî de 6 décembre).
Il pensa à tout, aux grandes choses et aux petites et il ordonna aux préposés de la monnaie de s faire un nouvel arrangement et de frapper des dirhems au nom de Khosrou Pamiz.
Un des marchands les plus intelligents, les plus beaux parleurs et les plus propres à une affaire délicate, apporta chez a ; dans une caisse les dirhems frappés avec ce coin,ct dit qu’il fallait les transporter à’Thisifoun et les employer à acheter les plus beaux brocarts de Roum brochés en soie et en or pur, pour qu’on portât au roi de ces pièces et qu’il en vît l’empreinte.
Un messager avisé, prudent et courageux comme le bienheureux Serosch, partit à l’instant.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021