Implorons les bénédictions du Créateur sur le roi de la terre, Aboul-Kasim, le roi au visage de soleil, qui a rendu heureux le monde par sa justice et sa bonté, qui ne cherche que ce qui est bon et droit et ne laisse pas dépérir la justice.
Puisse la couronne de Mahmoud rendre brillant le monde !
Puissent tous les jours du roi être fortunés !
Puisse-t-il être jeune aussi longtemps qu’il y a de la jeunesse !
Puisse-t-il vivre aussi longtemps qu’il y a de la vie !
Que dit le poète, le vieux Dihkan, de Guschtasp, du vaillant Ardeschir, des héros illustres aux intentions pures, de Darab et des manières d’agir de Homaï ?
Lorsque Darab fut assis sur le trône des Keïanides, il se ceignit les reins pour être prêt au combat et ouvrit la main pour faire des largesses.
Il dit aux Mobeds et aux nobles, aux grands et aux sages pleins de prévoyance :
J’ai conquis le monde par les travaux et la justice et Dieu a placé la couronne sur ma tête.
Jamais on n’a parlé, en public ou en secret, d’une fortune plus étonnante que la mienne et je ne puis m’en rendre digne que par la justice, pour qu’on me bénisse après ma mort.
Il faut que personne ne souffre de peines que je lui aurais faites pour m’agrandir et pour amasser des trésors.
Que la terre soit cultivée sous la protection de ma justice, que le cœur de mes sujets soit heureux par moi !
On vint de tous les pays riches et habités, depuis l’Inde jusqu’au Roum, avec des présents et des offrandes pour rechercher la bienveillance du roi.
Or il arriva qu’un jour il alla voir ses troupeaux de chevaux qui erraient librement ; il pénétra de la plaine dans la montagne et y vit un lac profond et immense.
Il ordonna d’amener de Roum et de l’Hindoustan des hommes experts et habiles pour choisir un côté du lac et en amener l’eau par un canal dans tous les pays.
Lorsque les hommes de l’art eurent donné de l’écoulement à ces eaux, il ordonna de bâtir dans ces lieux une ville prospère et quand les murs formèrent une enceinte, on donna à la ville le nom de Darabguird.
Il fit allumer sur la crête de la montagne un feu sacré et les adorateurs du feu s’y réunirent en foule ; il fit venir des artisans de tous les métiers et leur fit achever les édifices de la ville.
Ensuite Darab envoya de tous côtés des armées sans nombre et protégea le monde contre tout ennemi ; il délivra les hommes de la crainte des méchants et déchira le cœur des malveillants.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021