Bahram Gour

Le Khakan de la Chine attaque l'Iran

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Quelque temps après, on apprit dans l’Inde, à Roum, chez les Turcs, en Chine et dans tous les pays habités, que Bahram n’était occupé que de plaisirs et qu’il ne tenait plus compte de personne ; qu’il n’envoyait plus de rondes, qu’il n’avait plus de guetteurs et que les frontières étaient dépourvues de gardiens ; qu’il passait son temps à se divertir et ne savait pas ce qui se faisait en public ou en secret.

À ces nouvelles le Khakan de la Chine choisit une armée en Chine et dans le Khoten, paya la solde et marcha vers l’Iran, où personne ne parlait plus de Bahram.

Lorsqu’on reçut dans l’Iran des nouvelles du Roum, de l’Inde, de la Chine et de tous les pays, lorsqu’on apprit que le Kaïsar avait formé une armée et la faisait marcher et que les troupes de la Chine et du Khoten se montraient, tous les chefs de l’Iran, vieillards ou jeunes gens illustres, se rendirent auprès

-de Bahram Gour,vremplis de colère, d’esprit de révolte et d’agitation ; ils lui parlèrent durement, di-»

Saut : Ta fortune brillante t’a abandonné ; les rois ne pensent qu’à se battre, mais ton cœur ne rêve que jeux et festins et le trésor, l’armée, les frontières de : l’Iran et le trône ne sont rien à tes yeux. »

Le roi maître du monde répondit à ces Mobeds qui voulaient le conseiller :

Dieu, qui distribue la justice sur la terre, qui est plus savant que les plus savants, est mon soutien et par la puissance victorieuse des grands rois je préserverai l’Iran des griffes du loup.

Par me fortune et mon armée, par mon épée et mon trésor, je délivrerai mon pays de cette calamité. »

’ Il continua ses amusements comme auparavant et les yeux des chefs pleins de fierté se remplirent de larmes de sang.

Chacun se dit :

Le cœur des hommes de bonne foi doit se détourner de ce rein»

Mais ces nouvelles avaient mis en "éveil l’esprit de Bahram et l’avaient rempli de souci.

Ills’ocupait en secret de son armée et personne dans le monde ne savait ce qu’il tenait caché.

Tout l’Iran tremblait de le. voir occupé comme il semblait ’être et les cœurs se fendaient de chagrin.

Tous désespéraient de ce roi et le méprisaient, lui et son gouvernement.

Cependant, Bahram eut nouvelle qu’une armée était entrée de la Chine dans l’Iran ; il appela Gustehem et lui parla longuement du Khakan de la Chine.

Gustehem était son Pelhlewan et son Destour ; le combat était une fête pour lui.

Il appela Mihr Firouz fils de Khorrad, ensuite Mihr Berzin fils de Ferhad, Bahram, Pirouz fils et petit-fils de Ballram, Khazarwan, Rehham et Andiman, dont l’un 5M était roi de Ghilanetl’autre roi de Ileï et qui ne lâchaient pas pied dans la bataille ; ensuite il fit venir Dad Berzin, éprouvé dans les combats, qui gouvernait le Zaboulistan et Karen fils de Burzmihr et Rad Berzin au visage froncé et forma une armée de six mille Iraniens, hommes prudents et propres aux combats.

Il remit le trône et la couronne à son frère Nersi, un homme intelligent avec des traits nobles, majestueux, croyant, juste et clément et le chargea de la garde de son trésor et du commandement de l’armée.

Lui-même partit avec ses troupes et se dirigea vers Aderabadgan ; mais comme il n’emmenait du Farsistan qu’un petit corps de troupes, les grands et les petits croyaient que Bahram s’enfuyait pour ne pas se battre et qu’il se rendait au temple d’Aderguschasp.

Pendant que Bahram marchait vers Aderabadgan, un envoyé du Kaïsar arriva rapidement comme le vent et Nersi le fit descendre à son palais et lui assigna un appartement magnifique, conforme à son rang.

L’armée se rassembla auprès du Grand Mobed, pour obtenir des nouvelles du roi Bahram.

Ils dirent tous :

Bahram a laissé vide le trône et notre fortune est assombrie.

Si ce n’est pas pour nous qu’il épuise son trésor, pourquoi n’en forme-t-il pas un comme font les rois ?

Il prodigue partout sa vie, il ne, sait pas ce que vaut la jeunesse.

Le pays et l’armée sont désorganisés et chacun cherche à être le maître. »

Lorsque ces discours eurent duré longtemps, tous convinrent qu’il fallait envoyer de l’Iran un homme illustre auprès du Khakan de la Chine et s’agiter de tous côtés, avant que le malheur, le pillage et les attaques arrivassent, pour sauver l’Iran de la destruction, puisque le maître avaituquitté sa maison et errait dans le monda.

Nersi répondit :

Ce n’est pas ainsi qu’il faut faire, c’est la une eau pour laquelle il n’y a pas de ruisseau dans le monde.

Moi demander la protection du roi de la Chine !

Je couvrirai la terre d’éléphants et de troupes ; nous avons des armes, des trésors et des hommes vaillants qui avec leurs épées éteindront ce feu.

Pourquoi désespérer du roi Bahram, parce qu’il est parti avec une petite rrarmée ?

Qu’est-ce qui a pu vous inspirer ces mauvaises pensées ?

C’est des mauvaises pensées que sort le malheur. »

Les Iraniens écoutèrent ces paroles et répondirent :

Bahram n’a pas emmené avec lui une armée et il ne faut pas livrer les âmes au chagrin comme il le fait.

Si le Khakan vient attaquer l’Iran, tout ce qu’il y a de beau dans ce pays disparaîtra ; l’armée et Nersi disparaîtront et l’on nous foulera aux pieds sans distinction.

Il faut que nous trouvions un moyen pour que nos demeures soient sauvées et que nos traces ne soient pas effacées. »

A !

Or il y avait un Mobed du nom de Homaï, un M3 homme de sens, de savoir et de bon conseil.

Les Iraniens le choisirent pour qu’il s’appliquât à trouver ce moyen de salut et ils écrivirent au Khakan, au nom des Iraniens, une lettre de soumission qui commençait ainsi :

Nous sommes tes esclaves, nous nous prosternons devant tes ordres et tes volontés.

Nous t’enverrons des présents de tout ce que produit l’Iran, avec des demandes de pardon et des bénédictions;avec ces présents, nous t’ofl’rons un tribut et des redevances, car nous ne pouvons résister aux Turcs dans le combat. »

Le fortuné Homaï partit de l’Iran avec des grands, hommes de bon conseil.

Il transmit au Khakan le message des grands et le cœur du roi de Touran en fut rempli de joie ; il parla au puissant Khakan des mouvements subits du roi Bahram, qui avait quitté l’Iran en toute hâte avec une escorte.

Le cœur et l’âme du Khakan s’épanouirent comme une fleur et il dit aux Turcs :

Nous avons imposé une selle au coursier du ciel qui tourne, car qui s’est jamais emparé de l’Iran sans combat, si ce n’est, nous, par notre sagesse. notre intelligence et notre patience ? »

Il fit à l’envoyé beaucoup de cadeaux, il lui donna de l’argent chinois et lui donna de l’or ; puis il écrivit une réponse dans laquelle il dit :

Puisse l’âme des hommes purs être la compagne de la raison !

J’approuve entièrement ce que m’a dit ce !

Envoyé d’hommes droits.

Quand j’irai à Merv avec mon armée, je rendrai la face du monde brillante comme l’aile dû faisan et par ma justice, mes bonnes intentions et ma magnificence, je ferai couler du lait au lieu d’eau dans les ruisseaux.

Nous y resterons jusqu’à ce que le tribut de l’Iran arrive du pays des braves et des lions.

J’irai à Merv et ne m’ avancerai pas plus loin, car je ne veux pas que mon armée vous fasse souffrir. »

Le messager s’en retourna en toute hâte dans l’Iran et raconta ce qu’il avait vu et ce que le Khakan avait dit.

Celui-ci amena son armée à Merv et le monde fut obscurci par la poussière que soulevaient les cavaliers.

Lorsqu’il se fut reposé, il se mit à jouir de la vie et personne ne pensait plus à Bahram.

A Merv il y avait un tel. bruit de luths et de rebecs, qu’il n’y avait pas de place où l’on pût se reposer et dormir.

Le Khakan dispersa son armée sur la plaine ; il n’y avait ni rondes ni gardes pour les chevaux ; il n’y avait que chasses, vin et assemblées, flûtes et luths et jour et nuit on se croyait garanti contre une attaque.

Le Khakan attendait le tribut des Iraniens et grande était sa colère de ce qu’il tardait à arriver.

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021