Bahram partit, rentra dans son palais et chercha pendant toute la nuit ce qu’il y avait à faire.
Cette nuit il ne dormait pas dans son palais, lant il était préoccupé ; il riait, mais ne parlait à personne de son secret.
Dès le grand matin, ayant placé la couronne sur sa tête, il donna audience à tous les chejè de l’armée.
Il fit appeler devant lui Lembek, le porteur d’eau, qui vint en croisant les mains sur sa poitrine ; on amena en courant Baraham, le méchant juif de mauvais renom et quand il fut arrivé à la cour on le fit asseoir ; puis on fit venir un homme intègre, à qui le roi dit :
Va, prends des chevaux de bât ; fais attention à ne commettre aucune injustice ; rends-toi sans délai à la maison de Barabarn, inspecte tout ce qui y est déposé et apportele ici.n.
L’homme intègre partit pour la maison du juif, la trouva pleine de brocart et d’or, de vêle-1 : ments, de tapis, de tentures et de toutes choses bonnes à amasser.
Il y avait comme un dépôt de caravane dans cette maison ; les marchandises étaient si nombreuses qu’il n’y avait pas de place pour elles sur la terre ; c’étaient des perles, des rubis, des pierreries de toute espèce, et, a un endroit, des caisses remplies d’or sur lesquelles on avait placé des diadèmes.
Le Mobed ne put pas faire le compte de tout cela ; il fit venir du désert de Djehrem mille chameaux et lorsqu’on les eut chargés, il restait encore des richesses ; puis le messager mit joyeusement en marche la caravane.
Lorsque les clochettes retentirent dans la cour du palais, le messager intelligent vint dire au roi :
Il y à là autant de pierreries que dans ton trésor et il en est resté encore deux cents charges d’âne. »
Le roi de l’Iran fut confondu d’étonnement ; il se mit à réfléchir sur l’avidité, se disant :
Ce juif a donc tant gagné !
Mais à quoi lui sert son gain, puisqu’il n’a pas sa portion de chaque jour ? »
Il adonna au porteur d’eau cent charges de chameau d’or et d’argent, des tapis et toutes sortes de choses et Lembek partit emportant ses trésors.
Puis, il appela Baraham et lui dit :
Ô toi qu’une perte a abattu jusque dans la poussière !
Tu dis que ton prophète a vécu si longtemps ; je te laisse la vie, pourquoi tant pleurer le superflu ?
Un cavalier est venu et m’a répété un mot de ces anciens dictons : que celui qui prospère jouit et celui qui n’a rien dépérit. rr Retire donc de ces jouissances la main que tu étendais et regarde dorénavant les jouissances du porteur d’eau. »
Ensuite, il rappela à l’avare de la synagogue les crottes du cheval, le mouchoir de tissu d’or etiles briques et donna à cet homme au cœur impur quatre pièces d’argent, disant :
Voici un capital, davantage serait mal placé chez toit ; je laisse l’argent aux pauvres et à toi ta tète»
Il distribua à des hommes dignes de bien toutes ces richesses et le juif partit en poussant des cris.
Le roi livra au pillage ce qui restait dans la maison, car des étrangers en étaient plus dignes que cet homme.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021