Bahram quitta rapidement son escorte, se dirigea ’ ! vers la maison de Baraham, frappa à la porte et dit :
le suis reste en arrière du roi lorsqu’il s’en est retourné de la chasse ; la nuit est arrivée, je ne sais pas mon chemin et ne retrouverais pas l’escorte du roi.
Si l’on veut me loger pour une nuit dans cette maison, je ne donnerai de la. peine à personne. »
Le serviteur alla auprès de Baraham et lui répéta ce qu’il avait entendu dire par cet illustre cavalier.
Baraham répondit :
Ne le dérange, pas pour cela ; déclare-lui qu’il ne peut pas trouver ici un abri. »
Le messager alla et lui dit :
Ce n’est pas ici où tu pourras trouver un refuge. a.
Bahram répliqua :
Dis-lui que je n’ai aucune intention de partir d’ici.
Je te demande un abri pour cette nuit. mais hors de là je ne te donnerai aucune peine. »
Le serviteur l’écouta, et, en courant auprès de Baraham, il lui dit :
Ce cavalier ne veut pas partir d’ici cette nuit ; il m’en a expliqué longuement les raisons. »
Baraham répondit :
Va sur-le-champ lui dire que cette maison est petite, que le maître est un juif pauvre, qui se couche ayant encore faim et dort nu sur la dure. »
Ainsi fut fait ; mais Bahram répliqua :
Si je ne puis m’abriter dans cette maison, parce que tu crois que tu aurais de la peine, je coucherai sous la porte ; je n’ai pas besoin d’une maison et je ne vois pas autre chose à faire. »
Baraham dit :
Ô vaillant cavalier !
Tu me rends excessivement V malheureux, tu vas t’endormiret on le volera quelque chose et tu m’altireras de cette façon beaucoup de tracas.
Entre dans la maison, si le monde est devenu étroit pour toi et si ton état est désespéré, mais à condition que tu ne me demandes rien, car, je le jure par ma mort, je ne possède ni une serviette ni un linceul.
Et ton cheval, qui est ton ce camarade et ton serviteur, il lui faudra du fourrage. »
Et si ce cheval fait de la crotte et de l’eau, ou s’il casse les briques de la maison, tu porteras dehors ses immondices de grand malin, tu balayeras et jetteras la poussière dans les champs ; puis tu me réponds de mes briques cuites au feu et quand tu le réveilleras, tu me payeras ce qu’il en aura cassé. »
Bahram répondit :
Je. promets tout cela et que ma tête soit le gage pour tous ces dommages. »
Il descendit, attacha le cheval par les rênes, tira son épée du fourreau, étendit par terre le feutre du cheval, lit de la selle son oreiller et se coucha, étendant les deux pieds sur le sol nu.
Le juif ferma la maison derrière lui, apporta une table et s’assit pour manger ; puis il dit à Bahram :
Ô cavalier !
Rappelle-toi ce que je vais te dire : Quiconque dans le monde a quelque chose mange, qui n’a pas à manger regarde les autres. »
Bahram répondit :
J’ai entendu cette sentence ; c’est un vieux dicton et je vois maintenant de mes yeux ce que j’avais entendu dire et ce que tu me cites d’après les paroles d’un sage. »
Bâti Le juif apporta du vin après avoir achevé son dîner ; ce vin l’égaya et il s’écria :
Ô cavalier qui connais la fatigue, prête l’oreille à ces vieilles paroles :
Quiconque possède a le cœur serein, l’argent est pour lui comme une cuirasse ; et qui ne possède rien a la lèvre sèche, comme toi, qui as faim en pleine nuit. »
Bahram répondit :
J’ai vu cette chose étonnante et me garderai bien de l’oublier et si à la fini cette coupe le porte bonheur, vive le buveur. le vin et la bonne coupe ! »
Lorsque le soleil éleva son poignard au-dessus de la montagne, Bahram Gour secoua son sommeil ; il plaça la selle sur son cheval, qui n’avait pas mangé.
Que dis-je, une selle !
Il mit sur lui son oreiller dur.
Baraham vint et lui dit :
-0 cavalier !
Tu ne tiens pas parole.
Tu as promis de ramasser avec un balai les crottes de ton cheval ; balaye donc, selon la promesse et emporte-les.
Je suis peiné d’avoir en un hôte si injuste. »
Bahram dit :
Va et amène un serviteur ; il emportera ces crottes sans répugnance.
Je lui donnerai de l’or pour les porter dehors et dans les champs et en débarrasser ta maison. »
Le juif répondit :
Je n’ai personne pour balayer, emporter la poussière et la jeter dans le fossé.
Ne cherche pas à te soustraire frauduleusement à la convention quetu as faite ; il ne faut pas que je puisse t’appeler injustes À ces paroles, il vint à Bahram une idée brillante :
A il avait dans sa bottine un beau mouchoir en soie, parfumé de musc et d’ambre ; il le tira, y mit toutes les crottes et jeta le tout dans le fossé avec la poussière balayée.
Baraham courut et s’en empara et le roi en resta confondu.
Il dit au juif :
Ô homme par !
Si le roi entend parler de tes nobles actions, il le mettra au-dessus de tout besoin dans ce monde et t’élèvera au-dessus de tous les grands. »
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021