Maintenant, ô vieux poète !
Reviens au trône des Aschkanides ; que dit là-dessus ce vieux livre dont l’auteur a conservé les récits d’hommes véridiques ?
Que dit-il sur ceux à qui sont revenus, après Iskender, le monde et le trône des rois ?
Le savant Dihkan de Djadj dit que le trône d’ivoire n’a plus appartenu à personne et que les princes descendus d’Aresch, hommes vaillants, légers et turbulents, ont saisi, chacun de son côté, dans tous les coins du monde, des parts de toutes les provinces et que, lorsqu’ils furent assis gaiement sur leurs trônes, on leur a donné le nom de Molouk el Thewaïef (rois des tribus).
Deux cents ans sont ainsi passés, pendant lesquels on dirait qu’il n’y avait pas de roi sur la terre.
Ils ne firent pas attention les uns aux autres et la terre jouit d’un long repos ; et cela s’est passé ainsi selon le plan qu’Iskender avait imaginé pour que la prospérité du Roum ne fût pas en danger.
Le premier de ces princes fut Aschk, de la race de Keï Kobad ; le second, le vaillant Schapour, de noble naissance ; ensuite vient Gouderz l’Aschkanide et Bijen, de la famille des Keïanides ; puis Narsi et le puissant Ormuzd et Aresch, le prince formidable.
Après lui vient l’illustre Ardewan, un homme prudent, intelligent et d’une âme sereine.
Quand Bahram l’Aschkanide monta sur son trône, il distribua un grand trésor aux hommes de mérite ; on lui donna le nom d’Ardewan le Grand, parce qu’il garantit les brebis contre les griffes des loups.
Il possédait Schiraz et Isfahan, que les savants appellent la frontière des grands.
Il donna le gouvernement d’Istakhr à Babek, dont l’arc faisait pousser des cris de terreur aux serpents.
Comme les branches et les racines de cette famille ont en peu de durée, le sage conteur n’indique pas les années de leurs règnes et je n’ai appris sur eux que leurs noms et n’ai trouvé autre chose dans le Livre des rois.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021