Dynastie des Aschkanides

Ardeschir tue le ver d'Heftwad

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De là Ardeschir partit peur faire la guerre au ver et toute son armée était décidée à cette lutte ; il emmena un corps de douze mille hommes, des cavaliers expérimentés et ayant fait la guerre.

Lorsque son armée dispersée fut réunie, il la conduisit dans un lieu entre deux montagnes.

Il y avait un homme, du nom de Schehriguir, homme intelligent et commandant de l’armée du roi ; Ardeschir dit à ce Pehlewan :

Reste ici tranquillement, envoie jour et nuit des rondes de cavaliers prudents et habiles à reconnaître les routes, établis des guetteurs et des gardes de nuit pour qu’ils veillent à la sécurité de l’armée jour et nuit.

Je vais maintenant tenter une ruse, à l’exemple d’Isfendiar, mon ancêtre et quand tes guetteurs verront le jour une fumée, ou la nuit unfeu semblable au soleil qui éclaire le monde. vous saurez que le ver est mort, que son étoile, ses jours et ses ruses sont passés. »

Il choisit sept hommes parmi les grands, des hommes vaillants, des lions dans le combat ; il ne a3.

Confia son secret à aucun de ses confidents, nil même au vent de l’air ; il choisit dans son trésor beaucoup de pierreries, des draps d’or, des pièces d’argent et toute sorte de choses et n’hésita point à prendre ce qu’il avait de plus précieux ; puis il remplit de plomb et d’étain deux caisses, plaça dans ses bagages un chaudron de bronze, qui lui était indispensable pour son plan.

Ayant ainsi préparé l’exécution de ses ruses, il demanda au chef de ses écuries dix ânes et mit un vêtement de laine grossière comme celui des âniers ; mais sa charge était de l’or et de l’argent.

Il partit, le cœur inquiet et méditant des moyens de réussite et se dirigea de son camp vers le château, accompagné des deux jeunes paysans qui lui avaient donné un jour l’hospitalité.

Il les choisit parmi sa cour et les prit avec lui, car ils étaient ses amis et ses conseillers.

Lorsqu’ils furent arrivés devant le château, ils s’arrêtèrent sur la hau- teur pour respirer.

Or il y avait soixante hommes chargés du service du ver, dont pas un ne négligeait sa besogne ; un d’eux aperçut Ardeschir et dit à haute voix :

Qu’estcrce que contiennent cescaisses ? »

Le roi lui répondit :

J’apporte toute espèce de marchandises, des ornements, des vêtements, des objets d’or et d’arce gent, du brocart, de la monnaie, des soieries et des pierres fines ; je. suis un marchand du Khorilsan, je me donne de la peine et ne me repose a jamais.

Par la grâce du ver, j’ai de belles choses ; je suis heureux d’être arrivé devant son trône et ne saurais trop lui témoigner ma vénération, car cc j’ai prospéré par son influence heureuse. »

Le serviteur du ver fit part ana : autres de ce secret ; ils ouvrirent à l’instant la porte du château ; Ardeschir entra avec ses ânes et leurs charges, forma un magasin, s’empressa d’ouvrir un des paquets et offrit les présents indispensables.

Il plaça devant les serviteurs duver une nappe de cuir telle que les âniers s’enservent, défit les cordes des caisses, apporta les clefs etîremplit de vin une coupe ; mais tous ceux quiavaient à préparer le.dîner du ver et à le nourrir de lait et de riz détournèrent la tête de la coupe de vin, disant que c’était leur tour de service et qu’ils ne devaient pas s’enivrer. À ces paroles, Ardeschir se leva vivement, disant :

J’ai beaucoup de lait et de riz,’et si le chef des serviteurs du ver veut le permettre, je serai heureux de le nourrir pendant trois jours ; car j’espère que cela me rendra célèbredans le monde et que je profiterai de la. bonne étoile du ver.

Buvez donc pendant trois jours du vin avec moi et le quatrième, lorsque le soleil qui illumine le monde aura paru, j’établirai un grand magasin dont letoit sera plus élevé que les murs du palais ; car je suis marchand et cherche des acheteurs et je veux me faire honneur aux yeux du verso Ce discours lui fil,

Atteindre l’objet de ses désirs ; ils lui répondirent :

Eh bien !

Chargedoi du service. »

L’ânier se rendit agréable de toutes les manières ; il fit asseoirces hommes, la coupe en main, ilsburent et s’enivrerent et de serviteurs du ver ils devinrent serviteurs du vin.

Lorsque les coupes de vin eurent rendu pares-’ 4 seuses leurs langues, le roi alla avec ses am hôtes, chercha l’étain et le chaudron de bronze, alluma du feu au grand jeur et lorsque l’heure du dîner du ver était arrivée, on lui préparait pour nourriture de l’étain en fusion.

Il fit sortir de sa bouche une langue qui ressemblait à une cymbale, comme il avait l’habitude de faire quand il mangeait du riz ; le jeune homme lui versa l’étain dans le gosier et le ver s’évanouit dans son réservoir, puis il sortit de son gosier un bruit tel, que sa fosse et tout autour en fut ébranlé.

Ardeschir et les jeunes gens s’élancèrent comme le vent, armés d’épées, de massues et de flèches et aucun des serviteurs ivres du ver n’échappa en vie de leurs mains.

Puis le roi fit naître une fumée noirs sur la terrasse du château, pour donner au chef de son armée le signal de sa réussite ; un guetteur accourut près de Sphehriguir, lewan de l’armée partit à l’instant pour amener ses troupes au roi.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021