Ainsi passèrent sept années de son règne, tous les Mobeds étant peinés et tourmentés par lui, lorsque au commencement de la huitième année, au mais de Ferwerdin, quand le soleil, objet de l’adoration, se montra, il naquit au roi un fils, au jour d’Ormuzd, sous une bonne étoile et des présages qui illuminaient le monde.
Le père lui donna le nom de Bahram et fut heureux d’avoir cet enfant.
Tous les astrologues dont il était bon d’écouter les paroles se rassemblèrent à la cour :
l’un était un homme considérable, majestueux ; intelligent et chef des astrologues indiens. son nom était Serosch ; un autre était du Farsistan, du nom de Houschiar ; son savoir était tel qu’il mettait une bride au ciel.
Le roi les fit paraître devant lui et ils vinrent pleins de prudence et de précautions.
Ils observèrent les astres avec leurs astrolabes et calculèrent à l’aide de leurs tables roumies.
Cherchant ainsi le secret des astres, ils virent que l’enfant serait roi du monde, maître des sept Kischwers et qu’il serait d’un caractère gai et un homme pur.
Ils se rendirent en courant auprès du roi, tenant tous leurs astrolabes et leurs tables et dirent à Yezdeguerd, le possesseur de la couronne :
Nous avons réuni toute notre science et nous avons trouvé, en calculant la position du ciel, qu’il est favorable à cet enfant ; les sept Kischwers de la terre seront à lui et il sera un roi magnifique et glorieux. »
Le maître fut heureux de leurs paroles et leur donna des joyaux digues d’un roi.
Lorsqu’ils eurent quitté la cour, les nobles, les Mobeds et les vertueux Destours du roi s’assirent et délibérèrent pour voir ce qu’il y avait à faire dans cette occasion, disant :
Si cet enfant ne prend pas la nature de son père, il sera un roi qui répandra la justice ; mais s’il a le caractère du père, il bouleversera tout le pays et ni un Mobed ni un Pehlewan ne jouira de la vie et lui-même ne pourra avoir ni bonheur ni sérénité d’âme. »
Tous les Mobeds se rendirent auprès du" roi, le cœur ouvert et rempli de bienveillance et dirent :
Cet enfant, plein de bonnes dispositions, est garanti de tout reproche et de toute querelle.
Le monde entier est à tes ordres, tout pays te paye tribut et t’est soumis ; cherche un endroit où l’on puisse trouver de l’instruction, car le pays recevra avec joie un roi ins-
Trait.
Choisis un homme expérimenté parmi les familles riches et le pays le bénira.
Ce prince, d’un naturel heureux, deviendra habile et son règne donnera le bonheur au monde. »
Yezdeguerd écouta ces Mobeds et réunit des en-A voyés de toutes les parties du monde.
Il envoya en même temps des hommes considérables dans le Roum, dans l’Inde, en Chine et dans tous les pays cultivés et un homme illustre alla chez les Arabes pour voir ce qu’il y aurait de bon et de mauvais chez eux.
Des hommes chargés de faire des enquêtes partirent pour tous les pays afin de chercher un homme éloquent, instruit, observateur des astres et attentif, qui pût élever Bahram.
De chaque pays arriva un Mobed, connaissant le monde, aux traces fortunées et intelligent.
À mesure que chacun arrivait à la cour, il se rendait auprès du roi pour lui demander une décision.
Il leur adressa beaucoup de questions, les reçut gracieusement et leur assigna des demeures dans toutes les parties de la ville.
Une nuit arrivè-rent Noman et Mondhiravec beaucoup de nobles Arabes, armés de lances, et, lorsque tous ces personnages furent réunis dans le pays de Fers, ils se présentèrent devant le roi illustre et dirent tous :
Nous sommes tes esclaves ; nous sommes accourus à l’ordre du Chosroës.
Qui parmi les grands aura la charge de presser sur son cœur le brillant fils du roi du monde, de lui enseigner le savoir et de faire pénétrer la lumière dans les ténèbres de son esprit ?
Nous tous, du pays de Roum, de l’Inde et de la Perse, astrologues, mathématiciens, philosophes savants,rhéteurs ou hommes d’aliaires,nous sommes la poussière sous ses pieds, tous prêts à lui servir de guide vers le savoir.
Regarde et décide qui de nous te plaît ou peut t’être utile. »
Mondhir dit :
Nous aussi sommes tes esclaves, nous ne vivons dans le monde que pour le roi ; le roi sait ce que nous pouvons faire, car il est comme notre pâtre et nous sommes comme son troupeau.
Nous sommes des cavaliers et des braves, nous lançons nos chevaux et les plus savants ne nous résistent pas.
Il n’y a pas parmi nous un astrologue qui sache beaucoup de calcul ; mais notre âme est pleine d’amour du roi et nous sommes montés sur des chevaux arabes rapides.
Nous sommes tous des esclaves devant le fils du roi et nous célébrons sa puissance. »
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021