Pirouz, étant délivré de ce temps de famine, put s’asseoir tranquillement sur le trône de la royauté et fonda une grande ville, à laquelle il fit donner le nom de Pirouz-Rem et le maître éloquent du monde dit :
Voici un autre Bel, qui sera le lieu de repos des rois aux traces fortunées. »
Ensuite, il fonda Badan-Pirouz, dans un pays gai, tranquille et beau ; c’est la ville qu’on appelle aujourd’hui Ardebil, où le Kaïsar a établi, selon son droit, la colonne qui marque, la frontière.
Il fit fleurir tous ces pays et rendit [heureux !es hommes qui avaient de l’intelligence.
Il paya la solde pour que son armée glorieuse se préparâtà la guerre contre les Turcs.
Hormuz conduisit l’avant-garde et partit avec des levées nouvelles ; Kobad commandait l’arrière-garde du roi et marcha comme le vent avec ses troupes ; il était fils de Pirouz ,-c’était un homme intelligent et une branche. féconde de l’arbre royal.
Puis le roi fit asseoir sur le trône Balasch, son fils cadet, un homme plein de dignité et de justice.
Il y avait un jeune homme illustre du Farsistan à qui le roi avait donné le nom de Surkhab ; Pirouz lui.ordonna de rester et d’être le Destour fidèle de Balasch.
Ensuite, il marcha avec son armée contre les Turcs et emporta avec lui la couronne et le trône des rois.
Il partit avec ses troupes, son trésor et tout ce qu’il fallait à la guerre, pour attaquer Khouschnewaz.
Or il y avait une colonne que Bahram le héros avait érigée, qu’il avait portée à une grande hauteur et sur. laquelle était écrit un traité des rois d’après lequel aucun Turc ni aucun Iranien ne devait dé-
Passer cette marque de la frontière ni poser son pied au-delà du fleuve (Djihoun).
Lorsque Pirouz, le vainqueur des lions, y arriva et qu’il vit cette marque établie par le roi d’Iran, il dit à l’instant aux grands :
Je vais de la même manière élever une tour devant les Turcs, à l’aide de mon épée et de mon trésor, pour que personne ne soit plus tourmenté par les Heitaliens ; et quand il y aura cette tour au-devant de Terek et que les grands du pays m’apporteront un traité écrit, je dirai que Bahram Gour a fait cela par sa valeur, son savoir, son autorité et sa puissance et ne laisserai nulle part, chez les Heïtaliens et les Turcs, une trace de Khouschnewaz. »
Dernière mise à jour : 25 sept. 2021