Puis le roi ordonna aux Mobeds, aux astrologues et aux sages de rechercher l’astre de Zal et la fortune que cet horoscope présageait au prince, d’annoncer tout ce qui arriverait quand il serait devenu grand et de révéler tout ce qui le regardait.
Les astrologues et les Mobeds tirèrent l’un après l’autre l’horoscope de Zal et répondirent :
Ô roi, maître du diadème !
Puisse ton bonheur être aussi durable que le temps !
Zal sera un héros de grand renom, fier, prudent, brave et bon cavalier.
Le roi fut réjoui de ces paroles et le cœur du Pehlewan fut délivré de son anxiété.
Le roi de la terre choisit pour Sam de si beaux présents, que tout le monde célébrait ses louanges : c’étaient des chevaux arabes avec des housses d’or, des épées indiennes dans des fourreaux d’or, des brocarts, des étoffes de castor, des rubis et de l’or, des tapis en grand nombre, des pages de Roum habillés de brocart de Roum, dont le fond était d’or et toutes les figures de pierreries ; des plateaux ornés d’émeraudes, des coupes d’or rouge et d’argent blanc ornées de turquoises que les esclaves apportèrent devant lui remplies de musc, de camphre et de safran ; c’étaient des cuirasses, des casques et des caparaçons pour les chevaux, des lances, des massues, des arcs et des flèches ; c’étaient enfin un trône orné de turquoises, une couronne d’or, un sceau de rubis et une ceinture d’or.
Ensuite Minoutchehr lui donna l’investiture par un écrit rempli de louanges qui en faisaient un paradis.
Selon la coutume on investit Sam, par un écrit valable, de tout le Kaboul, du pays de Dambar et de Maï, de l’Inde, enfin de tous les pays qui s’étendent depuis la mer de la Chine jusqu’à celle de Sind, depuis le Zaboulistan jusqu’à la mer de Bust.
Cet écrit et les présents étant préparés, on fit amener le cheval du Pehlewan du monde.
Alors Sam se leva et dit :
Ô toi, l’élu de Dieu, le plus grand des hommes en justice et en droiture, embrasse tout dans ta pensée, depuis le poisson qui soutient la terre, jusqu’à la sphère de la lune ; jamais un roi pareil à toi en amour, en bonté, en prudence et en raison, n’a mis la couronne sur sa tête.
Le siècle est dans l’allégresse à cause de toi, tous les trésors du monde sont vils à tes yeux ; puisse ne jamais arriver le temps où il ne resterait de toi que ton nom comme souvenir !
Puis, il s’approcha et baisa le trône.
On lia les timbales sur le dos des éléphants et le cortège se dirigea vers le Zaboulistan ; toutes les villes et tous les villages accoururent pour le voir.
Lorsque h Sam s’approchait de Nimrouz, on y apprit que le héros, la lumière du monde, arrivait avec des présents et une couronne d’or, avec l’investiture royale et la ceinture d’or.
On orna le Seïstan comme un paradis ; toute la terre y était de musc, toutes les briques d’or.
On mêla beaucoup de musc et de pièces d’or, on versa beaucoup de safran et de pièces d’argent.
Il y eut une joie immense dans le monde entier, parmi les grands et les petits ; et partout où il se trouva un homme puissant et renommé, il se dirigea vers Sam, souhaitant que cet enfant portât bonheur à l’illustre Pehlewan au cœur jeune.
Ayant rendu hommage à Sam, ils versèrent des joyaux sur Zal-zer ; puis Sam fit à ceux qui en étaient dignes, qui étaient sages et puissants, des présents selon leur rang et chacun désirait atteindre un rang plus élevé.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021