Guschtasp partit, le cœur en souci, en poussant des cris et en maudissant le ciel sublime, de ce que sa part dans le monde n’était que du poison.
Près de la ville il vit un bourg avec des arbres fleuris et des eaux courantes : c’était un gai séjour pour des hommes vaillants.
Il aperçut sur le bord de l’eau un arbre qui jetait une ombre large et sous lequel on était à l’abri du soleil ; le jeune homme s’assit dans l’ombre, se tordant dans sa détresse et l’âme noire de soucis et dit :
Ô Juge Tout-puissant !
Cette vie ne m’a donné pour ma part que du chagrin ; je vois que mon étoile est mauvaise et je ne sais pourquoi tant de malheurs tombent sur ma tête !
Un homme notable de ce bourg agréable, un homme puissant dans le pays, passa auprès de Guschtasp et le voyant les yeux remplis de larmes de sang et le menton appuyé sur une main, lui adressa ces paroles :
Ô noble jeune homme !
Pourquoi es-tu si soucieux et si sombre d’esprit ?
Si tu veux quitter ce lieu et venir dans ma maison, tu peux jouir pendant quelque temps de mon hospitalité et peut être ces douleurs de ton cœur disparaitront et les paupières sècheront.
Guschtasp lui dit :
Ô homme qui cherche un bon renom !
Dis-moi quelle est ta famille ?
Le chef du bourg lui répondit :
Pourquoi m’adresses-tu cette question ?
Je suis de la race du vaillant roi Feridoun et avec une telle parenté personne ne peut être méprisé par le monde.
Quand Guschtasp eut entendu ces paroles, il se mit en route et accompagna le personnage illustre, qui le mena dans sa maison et la para pour le recevoir.
Son hôte le traita comme un frère et satisfit pendant quelque temps à tous ses désirs.
Ainsi s’écoula un certain temps, ainsi se passèrent quelques mois.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021