L’armée ayant donné cette réponse à ses deux nobles chçfir, Lehhak et Ferschidwerd se levèrent ; ils savaient que ce illétait pas le moment de combattre et d’acquérir de la gloire et que l’armée avait raison de dire qu’un troupeau sans gardien ne pouvait que périr.
Ils firent leurs adieux aux troupes et prirent la longue route du désert, un drapeau dans la main, le cœur plein de tristesse, les yeux remplis de sang.
Ils partirent avec dix illustres cavaliers, braves et propres au combat ; mais ils trouvèrent sur leur chemin des cavaliers iraniens, des gardiens de la route qu’ils avaient prise.
Les Turcs lancèrent leurs chevaux et les vedettes iraniennes s’affermirent sur leurs étriers ; il s’ensuivit un combat sur lequel aucun parti n’avait compté et la plaine fut à l’instant teinte de sang comme une tulipe.
Sept hommes périrent du côté des Iraniens, des braves, des lions dans les combats ; et parmi les Turcs les deux héros qui portaient haut la tête furent les seuls qui échappèrent aux mains des vedettes.
Ces deux braves s’élancèrent sur la route du désert semblables à des lions, pendant que la sentinelle des Iraniens criait de sa tour :
Ô hommes illustres, ô héros pleins de valeur !
Deux grands sont sortis du camp des Turcs accompagnés de dix cavaliers glorieux ; ils se sont jetés sur nos vedettes avec tant de fureur qu’ils ont A mêlé le sang avec la poussière ; ils ont tué sept Iraniens et ont continué leur chemin comme au-paravant, armés pour le combat. »
Lorsque Gouderz entendit ces paroles, il dit :
Ces deux hommes ne peuvent être que Lehhak et Ferschidwerd ; ils sont partis la tête haute, ils ne tr. sont pas las des combats ; s’ils atteignent le Touran, il en arrivera probablement du malheur à mon aramée.
Que celui qui désire acquérir de l’honneur auprès du roi couvre sa tête d’un casque de Roum ; qu’il poursuive Lehhak et Ferschidwerd et les extermine tous deux avec l’épée. »
Mais les Iraniens étaient tous fatigués et épuisés, leurs reins étaient froissés par leur amure de fer et aucun d’eux ne répondit, excepté Gustehem le lion furieux des combats ; il dit au Sipehbed :
Ô toi qui es digne du trône !
Lorsque tu es parti pour te battre avec les Touraniens, tu m’as confié la garde des timbales et du camp et m’as ordonné de me tenir tranquille à la tête des troupes.
Tous les héros ont acquis de la gloire et du renom, il n’y a que moi qui n’en ai pas en ma part à l’heure du combat. le vais saisir cette occasion de me faire un nom;je partirai et ferai tomber dans mes lacs ces deux héros. »
Gouderz sourit et fut content de Gustehem ; sa joue s’anima et son dos délivré du poids de ce souci, se redressa.
Il lui dit :
Ton étoile est heureuse. tu ressembles au soleil, tu es un lion et tes ennemis sont devant toi comme des onagres.
Va et que le Créateur te soit en aide, que trois cents ennemis comme Lehhak deviennent ta proie. »
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021