Keï Khosrou

Combat entre les Iraniens et les Touraniens

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Khosrou, à ces paroles de Rustem, changea d’avis et dit au messager :

Cet homme aux mauvaises intentions s’attache à moi pour que je me batte avec lui.

Il a donné à Siawusch des assurances encore plus solennelles, mais sa langue était pleine de mensonges et son cœur plein d’injustice.

Le chef des Turcs ne gagnera pas de gloire par sa perversité : son esprit est étrangement confus et son cœur rempli de fausseté.

S’il veut absolument se battre, il y en a d’autres que moi avec qui il peut se mesurer : voici Tehemten et le vaillant Guiv qui recherchent le combat contre le lion mâle.

Car si les rois devaient se battre avec les rois, à quoi serviraient les armées et tout cet appareil de guerre ?

Dorénavant je n’aurai plus à lutter contre toi, car tu vas voir le jour des ténèbres et du malheur. »

Le messager partit rapide comme le vent et répéta à Afrasiab tout ce qu’il avait entendu.

Le cœur du roi se remplit de soucis, il n’avait aucune envie de livrer bataille ; mais Khosrou amenait son armée, H2 et celle des Turcs fut obligée de s’ébranler de son côté.

L’une s’avançait en toute’hâte, l’autre marchait avec hésitation et la terre remuait comme les llots de la mer.

Il pleuvait des flèches, comme si les nuages eussent versé de la grêle sur les casques et les cuirasses.

Depuis l’aube du jour jusqu’à ce que ’le soleil se couchât, semblable à un. rubis, la terre fut trempée de sang et foulée par les sabots des chevaux ; mais, à la tombée de la nuit, les armées rentrèrent, car les yeux des cavaliers étaient obscurcis.

Khosrou, en arrivant à son camp, entouré des pompes de la royauté et de la guerre, dit à Thous :

Le fils de Pescheng ne peut pas être satisfait de la bataille qu’il a livrée aujourd’hui et je pense qu’il voudra nous surprendre cette nuit et délivrer ainsi son âme de ses longs soucis. »

Il fit creuser un fossé à travers la route, du côté où l’armée du Touran pouvait arriver et défendit d’allumer des feux ou de laisser entendre la clochette d’un cheval.

Il choisit les cavaliers les plus braves de l’armée et en donna le commandement à Rustem ; ensuite il fit un second détachement d’Iraniens, leur ordonna de revêtir leurs armes de combat et en confia le commandement au Sipehdar Thous, en lui ordonnant de se porter du côté des montagnes.

Ainsi Tehemten devait conduire ses troupes du côté des plaines et Thous du côté des montagnes et le roi leur ordonna de s’avancer à une grande distance, mais de rester tous les deux dans la plaine, l’un à droite et l’autre à gauche, sans montrer de lumières ni de torches, soit du côté du désert, soit du côté de la montagne, pour qu’Afrasiab, s’il préparait une attaque de nuit, fût pris par derrière entre les détachements et restât comme un jeune faucon dans la cage : devant lui le fossé, derrière lui les corps détachés et en arrière du fossé, le roi avec son armée et ses éléphants.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021