Khosrou Parviz

Neïathous se met en colère contre Bendouï.

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Mariam fait la paix entre eux

Le lendemain, Khosrou fit parer son palais et posa sur sa tête la couronne des Keïanides.

On plaça des tables dans la gaie salle des fêtes, puis le roi ordonna d’appeler les Roumis.

NeïathoUs arriva avec les Roumis et s’assit à table avec les philosophes.

Khosrou descendit du trône de la salle d’audience, vint, couvert de vêtements roumis brodés d’or et s’assit en sou riant à une table.

Bendouî se hâta de s’approcher de lui, le Barsom en main ; le roi le prit et pria intérieurement et à voix basse en unisson avec les nobles.

Kaosaou mavrz. ’m Neïathous, voyant cela, jeta son pain, et, tout troublé, recula loin de la table, s’écriant :

Mêler la croix à vos prières, c’est faire insulter le Messie par le Kaisar. »

Quand Bendouî vit cela, il frappa du revers de la main, à travers la table, cet adorateur de la croix dans le visage.

Khosrou, en voyant cet acte, fut consterné ; ses joues devinrent pâle : comme la fleur du fenugrec et il dit à Gustehem :

Il ne faut pas que cet homme vaillant et insensé devienne querelleur quand il boit du vin.

Qu’est-ce qu’il a avec Neïathous le Roumi ?

Il a fait aujourd’hui peu de cas de sa vie. »

Neïathous quitta le palais, monta à cheval et se rendit, à moitié ivre, dans son camp, où il mit une cotte de mailles roumie de combat pour détruire le réunie à un banquet.

Tous les cavaliers roumis, ardents pour le combat, se dirigèrent vers la cour du roi et Neïathous envoya aussitôt, rapidement comme le vent, un cavalier de race roumie auprès de Khosrou et lui fit dire :

Pourquoi Bendouî, cet homme de rien, frappe-t-il sur la joue un adorateur de Dieu ?

Livre-le-moi, ou tu verras du trouble dans ta cour et tu plieras devant moi bien autrement que tu n’as eu à plier devant cet esclave qui ambitionne la couronne des rois des rois. »

Khosrou se mit en colère en entendant ces paroles et dit :

Personne ne doit se cacher de sa foi.

Depuis Kaïoumors et Djemschid jusqu’à Keï kobad, personne n’a parlé du Messie ; à Dieu ne plaise que j’abandonne la foi de mes pères, des nobles maîtres du monde, de mes parents saints’, que j’adopte la religion du Messie, que je ne prie pas à table et me fasse chrétien.

Compte bien que c’est toi qui seras courbé, car j’ai vu ce que les Roumis font au jour du combat. »

Mariam dit :

Je mettrai fin à cette querelle dans ta cour.

Donne-moi Bendoui’, qui porte haut la tête, pour que les Roumis le voient ; je le ramènerai sain et sauf, car personne n’a jamais voulu d’une lutte insensée. »

Le roi envoya, auprès de Neïathous, Bendouî avec dix cavaliers et avec Mariam, sa femme prudente, dont les lèvres n’émettaient jamais que de A bene conseils et à qui il dit :

Va auprès du frère de ton père et dis-lui :

Ô homme malveillant et avide de combats !

N’as-tu pas vu ce que le Kaisar a fait pour la puissance et la gloire du roi et pour l’aider dans sa lutte ?

Le traité qu’il a conclu, la parenté qu’il a formée avec lui, les richesses qu’il lui a données, les hommes et les trésors qu’il lui a confiés ?

Et maintenant tu vas rompre le traité et l’alliance et me priver du respect avec lequel on me traite comme fille du Kaisar.

As-tu entendu le Kaisar dire que Khosrou abandonnerait sa religion quand il serait de retour dans l’Iran ?

Ne sais-tu pas que jamais Perse ne s’écarte de sa foi antique ?

Pourquoi alors parles-tu si brutalement ?

Serre la tête Un!) de Bendouî sur ta poitrine et ne lui dis pas un mot déplaisant.

S’il parle outrageusement en déniendant sa foi, ne demande pas de la raison à un insensé.

Ne détruis pas l’œuvre du Kaisar ni les peines qu’il s’est données.

Ne plaise à Dieu que tu aies un jour à te rappeler mes conseils négligés. »

En même temps Khosrou lui fit encore une confidence, disant :

Je ne fais aucun cas de Bendouî, car mon cœur saigne à cause du sang de mon père qu’il a versé et je ne quitte jamais mon deuil ; mon âme est toute pleine du désir de me venger de lui et ma langue est chargée de paroles de chagrin et de malédiction sur lui. »

A Mariam l’écouta, partit rapidement comme le vent et fit son discours à Neïathous, qui accepta ses conseils et approuva ses paroles.

Quand il aperçut Bendouî, il se leva vivement, demanda à son trésorier un cheval magnifique, adressa les questions d’usage à Bendouî, lui sourit ; et lui fit une offrande ; puis tous les deux se rendirent chez le roi.

Khosrou, en voyant Neïathous, lui dit :

Le cœur du méchant ne recherche pas le bien ; Bendouî n’a recherché que le trouble et la lutte, mais garde-toi de rendre le monde sombre et étroit pour nous ; ne livre pas au vent, par ton impétuosité, toute la peine que le Kaisar s’est donnée et reste avec nous pour que nous nous livrionsà lajoic pendant quelque temps. »

Neïathous répondit :

Ô roi, maître du monde, ne

demande pas de la raison à un Roumi ivre.

Continue dans la foi de tes pères ; un homme de sens ne change pas de religion. »

Lis parlèrent ainsi pendant longtemps, puis Neïathous rentra dans son camp.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021