Lorsque le Khakan apprit ce qui était arrivé à Bahram, il comprit que sa gloire était perdue.
La lettre de Bahram lui parvint, le messager parla et le Sipehbed écouta son récit.
Ces nouvelles remplirent son âme de chagrin :
ses yeux étaient pleins de larmes, ses lèvres étaient couleur de lapis-lazuli.
Il resta consterné du sort de Bahram ; il appela auprès de lui tous ses conseillers expérimentés.
Il leur dit ce qui était arrivé au vaillant Bahram et quiconque l9] l’entendit. pleurait de douleur ; toute la Chine le pleurait amèrement ; la terreur la consumait comme s’il yavait eu du feu.
Le Khakan cherchait dans les actions passées de Bahram pour découvrir à qui l’on devait attribuer ce méfait.
Kaloun avait dans le-Tonran deux fils et des parents et alliés de tous les degrés.
Quand on sut qu’il était le coupable, le Khakan brûla sa maison et tout l’enclos, il jeta dans les flammes les deux fils de Kaloun et livra au pillage tout ce qu’ils possédaient.
Le Khakan comprit que tout cela avait été l’œu-I vre de Kharrad, car tout ce que faisait celui-ci n’était que ruse et injustice.
Il envoya de tous côtés des dromadaires ardents à la course, mais il ne put pas saisir Kharrad.
Il répétait sans cesse : Comment s’est donc enfui ce chien qui a répandu sur me tête un feu pareil ? »
Puis vint le tour de la Khatoun ; il la traîna par les cheveux hors de l’appartement des lemmes ; il’fit transporter dans son palais tontes les richesses de la Khatoun et ne parla -jamais de la misère à laquelle il l’avait réduite.
Il habilla en bleu (couleur de deuil) tous les serviteurs qu’il avait En Chine et il porta longtemps le deuil de Bahram, dont le sort le couvrait de honte.
Lorsque Kharrad, fils de Berzin, arriva auprès de Khosrou, il lui raconta ce qu’il avait fait et dit et entendu ; le cœur du roi Parviz en lut réjoui, car il était délivré de cet ennemi de mauvaise race.
Il IN.
Donna aux pauvres beaucoup d’argent, il leur donna des vêtements et bien d’autres choses.
On écrività chaq ne roi et à chaque prince indépendant une lettre en pehlewi, pour leur annoncer ce qu’avait fait Dieu le juste, le tout-puissant et comment il avait anéanti l’ennemi. du roi et Khosrou écrivit au Kaïsar une lettre comme il convient à un roi.
Pendant une semaine on tint des assemblées ; dans toutes les maisons on demanda du vin et de la musique.
Le roi envoya quelque chose au temple de leu ; il envoya des cadeaux aux Mobeds.
Il dit à Kharrad, fils de Berzin :
Tu aurais mérité que je te cédasse la couce ronne et le trône. »
Il lui remplit la bouche de pierreries dignes d’un roi et lui donna cent mille pièces d’or, que le trésorier versa aux pieds de Kharrad de manière à embarrasser ses mouvements.
Il dit à Kharrad :
Quiconque s’écarte du chemin verra le jour brillant s’obscurcir devant lui, fût-il vaillant sur le champ de bataille comme ce Bahram, qu’un vieux Turc a mis à mort. »
Tous les Mobeds rendirent hommage au roi, disant :
Puissent tes sujets ne jamais voir le monde privé de toi !
Que le sort de Bahram frappe quiconque, malgré la clémence, veut empêcher ton visage de briller ! »
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021