Rustem se rendit. dans le Touran et s’avança jusqu’à la mer de la Chine.
Les chefs et les braves de tous les pays se présentèrent devant le Pehlewan du monde ; Rustem s’assit sur le trône royal et la fortune d’Afrasiab disparut.
Rustem dit à cette occasion :
ce Glorieux est celui qui marche à la rencontre de ses ennemis.
Si un malveillant se présente contre lui, il vaut mieux qu’il soit tué ; si c’est un lâche, il vaut mieux qu’il s’enfuie du combat. »
Il rechercha dans le palais tous les trésors du roi et on les lui indiqua l’un après l’autre exactement.
On lui indiqua la porte du trésor d’or, on lui remit les couronnes brillantes, les étoffes de brocart et les trônes d’ivoire, les serviteurs, les chevaux, les caparaçons et les esclaves renommées pour leur beauté.
Tout cela lui fut remis avec beaucoup de joyaux tirés du trésor de Gang.
Il enrichit tous les hommes de son armée ; il leur donna des bracelets, des couronnes et des diadèmes.
Il donna à Thous le célèbre trône d’ivoire, des bracelets, un collier et l’investiture de la ville de Djad et lui dit :
Quiconque se révoltera et reconnaîtra l’autorité d’Afrasiab, tranche-lui sur-le-champ la tête et fais de son corps un festin pour a les vaulou rs ; mais quiconque se soumettra et recherchera ta protection, quiconque renoncera à la foi d’Ahriman, traite-le avec tendresse comme un fils, préserve-le de toute peine, mets-le au-dessus de tout besoin.
N’afflige pas ceux qui sont heureux, ne quitte jamais la voie de la justice et de la droiture, car ce monde est passager et ne dure pas éternellement.
Aucune gloire n’est plus haute que celle de Djemschid et pourtant le ciel sublime l’a abattu et a livré le monde à d’autres maîtres. »
Ensuite, il donna à Gouderz une couronne incrustée de pierreries dignes d’un roi, un trône, un bracelet et des boucles d’oreilles ; il lui confia le pays et la citadelle de Sipendjab, il lui adressa beaucoup de conseils en lui remettant l’investiture de ce pays.
Il prodigua de grandes louanges et témoigna un grand respect à ce Pehlewan vaillant et attaché à la foi sainte ; il lui dit :
Le sceau du pouvoir et de la justice, de même que les fêtes et les combats, ont se conservé ton souvenir.
La bravoure vaut mieux que la naissance illustre, mais la naissance sied bien au brave.
Tu as de la bravoure, de la naissance et de l’intelligence et mon esprit se plaît à penser à toi.
Tout ira bien si tu veux suivre mon conseil car tu es issu d’une famille puissante et depuis
(c Sipendjab jusqu’aux bords du Gulzarrioun personne ne refusera de t’obéir. »
Ensuite, il envoya à Feribourz fils de Kaous une couronne d’or, des pièces d’or et beaucoup de
H joyaux et lui fit dire :
Tu es le chef de l’armée, tu es prince, tu es frère de Siawusch.
Ceins-toi pour venger ton frère ; tiens toujours ton lacet suspendu au crochet de ta selle, ne te lasse pas de poursuivre Afrasiab ; oublie la nourriture, le repos et le sommeil.
Ne cesse point de pratiquer dans le monde ce que la justice exige, car on ne perd jamais rien à être juste. »
’ On apprit à la Chine et dans le Madjin que Rustem s’était assis sur le trône du roi des rois ; tous les grands préparèrent des offrandes et des présents d’argent et de joyaux dignes d’un roi et les lui apportèrent, en disant :
Nous sommes tes serviteurs et tes esclaves et ne vivons que par ta permission. »
Le Sipehbed voyant combien leur esprit était prudent, leur fit grâce de la vie.
Il allait à la chasse au guépard et au faucon et c’est ainsi que se passa un long espace de temps.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021