Lorsqu’on apprit dans l’Iran la victoire que le roi avait remportée par la grâce de Dieu, le monde fut étonné de la fortune et de la puissance où Keï Khosrou avait atteint.
Tous les grands se rendirent auprès de lui, joyeux et chargés de présents.
Feribourz alla à sa rencontre avec un cortège, avec une armée d’Iraniens qui ressemblait à une montagne et aussitôt qu’il le vit, il descendit de son cheval couleur de rose.
Le vaillant roi descendit aussi de son destrier noir et le frère de son père le baisa au visage, fit apporter un trône d’or, le fit asseoir sur ce trône incrusté de turquoises et le reconnut. pour roi, en
Invoquant les grâces de Dieu sur lui.
Keï Khosrou s’assit sur le trône d’or, une couronne ornée de pierreries sur la tête et Thous s’approcha de lui, portant le drapeau de Kaweh, ses timbales et ses bottines d’or, qu’il déposa aux pieds du roi en baisant la terre et en disant :
Voici les timbales, les bottines d’or et le drapeau de Kaweh qui porte bonheur.
Cherche dans l’armée quelqu’un qui en soit digne, un Pehlewan qui les ait mérités et donne-les-lui.
Moi j’en suis indigne ; et quand on a fait une faute, on doit se contenter de sauver sa vie. »
C’est ainsi qu’il demanda pardon des paroles qu’il avait prononcées et qu’il renonça aux projets insensés qu’il avait conçus.
Le roi victorieux l’accueillit gracieusement, sourit et le fit monter sur le trône, disant :
Le drapeau de Kaweh, la dignité de Pehlewan et les bottines d’or, je ne vois personne dans l’armée qui en soit aussi digne que toi.
Continue à jouir de ces faveurs et de ces marques de pouvoir, qui ne conviennent à personne autant qu’à Thous.
Je n’ai dans le cœur aucune inimitié contre toi et tu n’as pas à demander pardon, car ce n’est pas un étranger que tu as voulu placer sur le trône. »
Keï Khosrou se dirigea de là vers le Farsistan et se rendit auprès du roi glorieux.
Lorsque Keï Kaous apprit que son petit-fils aux traces fortunées s’approchait, il alla au-devant de lui ; ses joues étaient colo rées par la joie et son vieux cœur était rajeuni.
Il 4&3 descendit gaiement de son cheval lui et son cortège et ils s’avancèrent à pied pour présenter à Khosrou leurs offrandes et leurs salutations.
Lorsque le jeune roi aperçut de loin son grand-père, il sourit et son cœur bondit de joie ; il descendit de cheval et rendit hommage à Kaous, qui avait tant désiré de le voir.
Son grand-père sourit, le pressa contre son cœur et le combla de louanges comme il l’avait mérité ; car le lion était sorti victorieux du combat, il avait confondu les yeux et le cœur de ses ennemis.
Ensuite ils partirent pour le palais où était le trône du maître du monde, du distributeur des diadèmes.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021