Keï Khosrou arriva avec Guiv à Zem.
La plupart des Iraniens le reçurent joyeusement, mais quelques-uns le virent de mauvais œil.
Guiv fit porter de tous côtés par un messager une lettre dans laquelle lui et le roi illustre annonçaient que le Sipehdar, chef de la race de Keïkobad, Keï Khosrou le fortuné, qui portait haut la tête. était arrivé heureusement du Touran et que l’eau du Djihoun avait formé sous lui comme un lit de repos.
Il chercha pour son message
Un brave cavalier et choisit parmi les grands de Zem un homme prudent, prévoyant et dévoué ; il le mit au fait des affaires et lui dit :
Va à Ispahan qui ml le pays des rois et le siège des grands et dis à Gouderz : Ô Pehlewan du monde, tu dormais quand tu a : fait ton rêve, mais ton esprit était réveillé.
Keï Khosrou est arrivé à Zem, sans que le souffle d’un vent hostile l’ait atteint. »
Ensuite Guiv écrivit une lettre à Kaous et le messager se leva et partit.
Les dromadaires à la bouche écumante et aux pieds de vent s’élancèrent comme une flamme et l’envoyé de Guiv à l’esprit brillant arriva d’abord chez le Pehlewan.
Il s’acquitta de son message, il remit la lettre, que le Pehlewan du monde porta à son front, en versant des larmes au souvenir de Siawusch et en maudissant Afrasiab.
Ensuite, il se rendit»
Auprès de Keï Kaous.
La sueur dégouttait des membres de ses dromadaires.
Il arriva à la cour de Kaous et des cris de joie s’élevèrent du palais.
Le roi appela devant lui le messager et répandit des pierreries sur la lettre de Guiv.
Les hommes, dans leur joie, préparèrent des fêtes et dans chaque maison on demanda de la musique.
La nouvelle du retour victorieux de Guiv qui illuminait le monde arriva dans le Nimrouz et Rustem distribua de l’or aux pauvres, pour remercier le ciel de ce que ce lion n’avait pas éprouvé de malheur.
A ,Ensuite, il envoya Banougouschasp qui ressemblait à Aderguschasp, pour porter à Guiv des présents,accompagnée de douze cents grands de haut renom.Il lui donna un trône, de pesantes couronnes et trois cent soixante esclaves, dont chacun portait à la main une coupe d’or.
La princesse ’quitta son père et courut à la rencontre de Guiv, comme un oiseau qui vole à tire-d’aile.
Guiv l’envoya à Ispahan et elle répandit sa gloire dans le monde entier.
Toute la terre apprit que Keï Khosrou, le fils du roi, l’héritier du trône, arrivait et de tous côtés les grands accoururent à Ispahan.
Gouderz para son palais élevé, il y étendit des brocarts magnifiques, il orna le trône avec de l’or et des pierreries comme doit être orné un trône destiné à un roi ; il prépara un collier, des bracelets, des boucles d’oreilles et une couronne incrustée de pierreries dignes d’un roi.
Gouderz fit décorer toute la ville pour cette fête et parer le Meïdan ; ensuite il monta à cheval et les grands pleins de fierté se levèrent et s’apprêtèrent à aller à la rencontre de Khosrou.
Ils allèrent au-devant de lui à une distance de quatre-vingts farsangs. pour le recevoir solennellement.
Lorsque le roi parut, accompagné de Guiv, tous ces vaillants cavaliers mirent pied à terre ; et lorsque Gouderz aperçut Khosrou et son fils Guiv qui le suivait, il versa des larmes de fiel et exhala des plaintes sur la mort de Siawusch.
Le Pehlewan descendit de cheval et le jeune roi le n. 4 pressa contre son sein.
Gouderz couvrit le roi de bénédictions et lui rendit hommage en disant :
Ô roi de la terre, puisses-tu être prudent et victorieux !
J’aime mieux te voir que de posséder le royaume et le trône.
Puisse l’œil des malveillants ne pas t’atteindre !
Puisse la lumière être le partage des mânes a de Siawusch !
Dieu le maître du monde m’est témoin que te voir est la joie de mon âme et que mon cœur en est plus heureux que si je revoyais Siawusch en vie. »
Ensuite, il baisa Guiv sur les yeux et sur le front et lui dit :
Tu as dévoilé le secret du sort.
Tu es un héros qui sait se passer de sommeil, tu es un brave qui sait attendre quand la nécessité l’exige. »
Tous les grands du pays de l’Iran touchèrent la terre de leur front devant Khosrou.
Ils le ramenèrent joyeusement et la fortune du roi qui portait haut la tête brilla d’un grand éclat.
Ils se rendirent au palais du Pehlewan, ils s’y rendirent gaiement et l’âme remplie de bonheur.
Ils y restèrent sept jours la coupe en main dans la salle parée du banquet et le huitième jour ils partirent pour la résidence du roi Kaous, le cœur plein de gaieté.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021