Lorsqulil fut arrivé auprès des hommes aux pieds flexibles, il regarda et vit un peuple innombrable qui n’avait ni chevaux, ni cuirasses, ni épées, ni massues, mais dont chaque guerrier avait la taille d’un cyprès ; il entendit un bruit comme le fracas du tonnerre sortant de cette armée d’hommes nus et semblables aux Divs.
Ils se mirent à lancer de grosses pierres qui faisaient un bruit comme le vent d’au-tomne qui traverse les arbres.
L’armée d’Iskender s’avançait, frappant avec des flèches et avec l’épée : on aurait dit que le jour brillant devenait la nuit et lorsqu’il ne restait plus beaucoup des hommes aux pieds flexibles, le roi se reposa et emmena ses troupes.
Il marcha rapidement jusqu’à une ville dont ilne voyait ni le centre ni les limites ; tous les habitants vinrent respectueusement, le cœur ouvert et ne demandant rien ; ils apportèrent des tapis, des vête--ments et des mets de toute espèce.
Iskender leur adressa des questions et les reçut amicalement, avec des honneurs appropriés au rang de chacun.
On dressa sur la plaine l’enceinte de ses tentes et son armée campa tout autour.
Il vit une montagne qui isxrlNosa. s’élevait jusqu’aux étoiles : il semblait qu’elle arracherait le ciel.
Sur cette montagne ne demeuraient que peu d’hommes et aucun d’eux n’y restait la nuit.
Iskender leur demanda quel chemin la traversait et comment y faire passer l’armée.
Ils se mirent tous à le bénir, disant :
Ô illustre roi de la terre !
Il y au-rait bien moyen de traverser cette montagne, si un guide osait y passer ; mais de l’ature côté du versant demeure un dragon dont le venin âcre abattrait un loup et l’armée ne pourra pas passer au-
près de lui ; la fumée de son poison monte jusqu’à la lune ; sa bouche vomit du feutet ses deux boucles forment des lacets pour un éléphant.
Toute la ville n’ose pas le combattre et il lui faut chaque nuit cinq bœufs pour nourriture ; nous les achetons et les portons sur les rochers : nous les portons, pleins de soucis et de méfiance, pour qu’il ne vienne pas de ce côté de la montagne faire du mal à ce peuple Lie nvailnlantoroimdonnba derl’argbent ldeso. »
Trésor e.t se fit amener cinq bœufs, les tua, les écomha en laissaut la peau attachée à la tête et rendit par cette ruse du courage à ces hommes si bienveillants.
Il remplit la peau de ces bœufs de poison et de’naphte et se dirigea rapidement vers le dragon, ordonnant qu’on soulevât ces peaux et qu’on les portât par des relais d’hommes.
Quand il fut arrivé près du dragon, il aperçut un objet qui ressemblait à un nuage noir, in.
Avec une langue bleue, deux yeux comme du feu et une gueule d’où sortaient des flammes.
Ils firent rouler les bœufs du haut de la montagne et observèrent anxieusement le dragOn, qui les emporta aussitôt que les braves les avaient lâchés.
Lorsqu’il se fut rassasié de la peau et de la chair des bœufs, le poison se répandit dans son corps, perça tous ses intestins et ne tarda pas à pénétrer jusque dans sa, cervelle.
Il se mit à frapper sa tête contre les rochers et continua ainsi pendant longtemps ; l’armée d’lskçnder fit pleuvoir sur lui des flèches et cette montagne de dragon), qui dévorait les bêtes fauves, tomba.
L’armée passa rapidement, laissant de côté le dragon, comme une chose vile. !
I ’ Iskender conduisit son armée sur une autre niontagnc qui frappait de stupeur les plus vaillants.
Avec de bons Yeux on apercevait de loin sa hauteur et l’on voyait la crête comme la lame d’une épée.
Sur cette crête se trouvait un trône d’or, loin de la foule et éloigné des hommes.
Sur ce trône était assis un vieillard à la mine majestueuse, même après la mort.
Il était couvert d’un manteau de brocart et sa tête portait un diadème orné de pierreries de toute espèce ; autour de lui tout était de l’or et de l’argent et personne ne pouvait passer près de lui ; quiconque montait sur cette hanteur pour demander quelque choæ à ce mort tremblait, si intrépide qu’il fût, sur cette montagne et mourait en ce lieu dans des Convulsions.
Iskender, montant sur la crête, regarda fixement ce *mort couvert d’or et d’argent et entendit une voix disant : Ô roi !
Tu as achevé ta carrière ; tu as dérr truitbien des trônes de rois ; tu as élevé ta tête jusqu’à la voûte du ciel ; tu as fait périr bien des ennemis et bien des amis, ton temps de partir est arrivém À cette voix, les joues du roi devinrent comme des flambeaux et il quitta la montagne, portant au cœur une blesssure.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021