Hormuzd

Bahram Djoubineh livre bataille au roi Saweh

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Saweh, de son côté, s’adresse à ses troupes, disant :

Mettez en œuvre la magie pour faire trembler

. le cœur et les yeux des iraniens et vous préserver de tout mal. »

Tous les magiciens pratiquèrent leurs sorcelleries et lancèrent du feu dans l’air ; il s’élevait 1 : un orage et un nuage noir et il en tomba une pluie de traits sur les Perses.

Bahram décria :

Ô grands, ô puissants et chefs de "rani fermez les yeux devant ces sortilèges et menez fermée au combat avec fureur ; car tout cela n’est que tromperie et sorcellerie et il faut plaindre ceux qui emploient de panreils moyens." Les Iraniens poussèrent de grands cris et prirent leurs armes pour verser du sang.

Saweh vit de son côté du champ de bataille que ces actes magiques ne réussissaient pas.

Il conduisit alors son armée contre l’aile gauche, sur laquelle il se jeta comme un loup sur des brebis : il rompit les Perses de ce côté et puis attaqua le centre de leur. armée.

Bahram observa du centre de formée ce qui se passait, il vitses troupes s’enfuir devant les Turcs. accourut et jeta trois hommes à bas de leurs chevaux dans la poussière, disant :

Voici comment on doit se battre, voici notre manière, voici ce qu’il faut. faire !

N’avez-vous donc pas honte devant le maître ce du monde et devant les grands illustres et fortunés ? »

Il se porta à son aile droits comme un lion féroce que pousse la faim ; il rompit un grand corps d’arme’e et l’étendard du chef disparut.

De là il se dirigea vers le centre, là où se trouvait le chef de son armée et dit :

Maudite soit cette afiairel Si ce combat se prolonge, notre armée sera dispersée ; regardez comment est la route. »

Ils allèrent et cherchèrent ; mais il nly avait pas de route car sur la

Route praticable on avait établi une colline.

Alors, il dit à ceux qui faisaient l’ornement de l’armée :

Devant nous est un mur de fer et il n’y a que ceux qui sauront y faire une brèche et traverser ce mur qui seront en sûreté, rentreront en vie dans l’Iran et arriveront auprès du roi des braves.

Versez vaillamement du sang, couvrez vos têtes avec vos boucliers et frappez de l’épée.

Si la Fortune, qui veille, nous est favorable, elle récompensera nos fatigues par des trônes et des diadèmes.

Que personne n’abandonne son espoir en Dieu pour que le jour brillant ne se tourne pas en ténèbres. »

Le roi Saweh dit à ses grands :

Amenez les éléphants sur le front de l’armée, faites avancer les troupes en masse pour le combat, rendez à l’ennemi le monde sombre et étroit. »

Lorsque Bahram vit de loin les éléphants, il devint inquiet, tira l’épée et dit aux grands :

Ô hommes illustres et vaillants !

Bandez vos arcs de Djadj, placez tous vos casques sur vos têtes.

Je conjure par la vie et la tête du roi -du monde, qui est l’élu des grands et la couronne des hommes de bien, tous ceux qui ont un arc et des flèches de bander à l’instant leurs arcs, de planter dans les trompes de l’éléphant une flèche en bois de peuplier, avide de sang et à triple bois, puis de saisir vos massues, d’aller au combat et d’exterminer l’ennemi. »

Le Sipehhed banda son arc, plaça sur sa tête un morion d’acier et se mit à faire pleuvoir devant lui une pluie de traits, se semant de son arc comme d’un nuage de printemps.

Derrière lui s’avançaient ses troupes ; les étoiles furent obscurcies par les plumes et les pointes des flèches.

Ils percèrent les trompes des éléphants avec leurs traits et les vallées et la plaine devinrent comme une mare de sang.

Lorsque les éléphants se sentirent ainsi blessés par la pointe des flèches, ils foulèrent aux pieds leur propre. armée ; ils tournèrent le dos pour échapper aux blessures et traversèrent toute l’étendue du champ de bataille ; l’armée les suivit, le monde devint comme les eaux du Nil, l’armée tomba dans la confusion, beau-coup d’hommes furenl tués et la mauvaise fortune. arriva pleinement à ses fins.

Or il y avait une belle colline dans ces lieux, derrière cette armée en déroute ; on avait placé sur la colline un trôned’or, sur lequel Saweh, le roi avide de combats, était assis.

Son armée était connue une montagne de fer en motion, toutes les têtes étaient couvertes de poussière, toutes les âmes étaient somhres ; derrière les hommes venaient les éléphants de guerre, ivres et broyant les guerriers sous leurs pieds de devant.

Les yeux de Saweh se remplirent de larmes ; il tâchait de comprendre comment son armée avait été. défaite.

Il s’empressa de monter sur un cheval arabe isabelle et s’élance de peur qu’il ne lui arrivât malheur ; derrière lui courut Bahram, semblable à n. 3 A un éléphant en rut, un lacet suspendu à son bras un arc dans sa main, il dit à ses troupes :

Ô vous qui portez haut la tête !

La mauvaise fortune a mis ;

’sa marque sur eux.

Ce n’est pas un temps peurs dire des secrets ni un jour pour parler, courez avec vos vieilles épées, faites pleuvoir sur eux une pluie de traits, faites un effort, agissez comme il convient à des cavaliers. »

Il monta sur la colline ou Saweh s’était tenu sur son trône et avec son diadème d’or et il le vit sur un cheval arabe, semblable à un lion et bondissant vers la plaine comme un tigre.

Il choisit une flèche en bois de peuplier, garnie de quatre plumes d’aigle avec une pointe brillante comme l’eau.

Il frotta de sa . main son arc de Djadj, plaça l’anneau sur la corde en peau de cerf, étendit droit la main gauche et courba l’arc avec la main droite.

La courbure de l’arc de Djadj fit entendre un craquement, la flèche partit en frôlant le doigt de Bahram et traversa l’épine du dos de Saweh.

Celui-ci tomba dans la poussière, la tête en avant ; il se forma sons lui un ruisseau’dc sang et ainsi finit ce roi, maître d’une si grande armée, d’un trône d’or et d’un diadème d’or.

Telle est l’action du ciel qui tourne ; jamais tu ne lui tron-I veras le visage miséricordieux ; prends donc garde de !

T’enorgueillir d’un puissant trône, et, si certain que !

Tu sois de ta sécurité, crains le mal futur.

Le vaillant Bahram arriva sur lui, le traîna sur

Nomma. -. la poussière sombre et coupa cette tête royale sans qu’aucun des siens s’en fût approché.

Quand les Turcs arrivèrent près de leur. roi, il n’était plus qu’un c.- davre sanglant jeté sur la route ; ils poussèrent tous de grands cris, la terre devint pleine de tumulte et l’air plein de bouillonnements.

Son fils dit :

C’est l’œuvre de Dieu et la fortune a veillé sur Bahram. »

La route que prenait l’armée des Turcs était si étroite que beaucoup d’hommes périrent dans ce défilé, beaucoup d’autres furent foulés aux pieds des éléphants et pas un sur dix ne revint chez lui ; les autres avaient péri sous les pieds des éléphants ou avaient eu la tête coupée sur le champ de bataille.

Dernière mise à jour : 26 sept. 2021