Lorsque neuf heures de ce jour de malheur furent passées, les Iraniens ne virent plus un seul ennemi en vie, excepté ceux qui étaient liés et prisonniers, leurs âmes percées de chagrins, leurs corps blessés de flèches.
Toute la route était couverte de caparaçons et de casques, de casques qui n’avaient pas garanti ce jour-là les têtes contre la mort, d’épées indiennes, de flèches et d’arcs, que les ennemis avaient jetés de tous les côtés.
La terre était devenue une mer par le sang des morts, dans tous les coins on trouvait des chevaux encore sellés.
Bahram faisait le tour de son armée pour s’assurer qui parmi les Iraniens était tombé ; lorsqu’il vit Ml. lîlâ Kharrad Berziu, il lui dit :
Prends au moins au-jourd’hui part à nos fatigues.
Regarde qui parmi ries Iraniens est mort et la perte de qui nous devons pleurer. »
Kharrad Berzin alla partout, visita outes les tentes, grandes et petites.
Il manquait un homme illustre de l’armée, un homme plein de mérite. du nom de Bahram, vaillant personnage de la race de Siawusch, fils d’un Sipehhed et un des chefs de l’Iran.
Kharrad le chercha partout, courant comme un homme en démence, espérant trouver quelque part un indice de lui ; il examina bien des blessés et des morts, mais sans découvrir nulle part une trace de Bahram.
Le chef de l’armée en fut affligé et alla répétant :
r2 Hélas, ô héros plein de prudence ! »
Bahram resta absent pendant quelque temps, puis il reparut, il parut comme la clef d’une porte fermée.
Il amenait un Turc aux cheveux roux, qui versait des larmes et avait l’air d’avoir le cœur ulcéré de colère.
Djoubineh en voyant Bahram dit :
Puisses-tu n’être jamais le compagnon de la poussière ! »
Puis, il interrogea ce vilain Turc, disant :
si) toi, à la mine infernale, exilé du paradis !
Qui es-tu ?
Quelle est la naissance, quelle est la race ?
Ta mère aura à le pleurer»
Il répondit :
J’ai été sorcier et ma vie a été loin d’être celle d’un honnête homme.
Chaque fois que mon chef va à la guerre et qu’il se trouve dans des circonstances (liliicilcs, je fais naître dans la nuit !
R des songes pour stimuler les hommes qui sont lents. (l’est moi quiai produit ton mauvais rêve, espérant te mettre à mal. liais il faut que je cherche des moyens plus puissants, puisque mes sorcelleries xn’ont pas produit leur effet, que la mauvaise étoile
æ s’est retournée contre moi et que toutes mes peines sont allées au vent et si tu veux me faire grâce de la vie, tu auras acquis en moi un ami plein de ce ressources. »
Bahram l’écouta et réiléchit, son cœur se remplit d’anxiété et ses joues pâlirent.
Tantôt il se dit :
Cet et homme peut m’être utile au jour du combat et au et moment du da’ngern tantôt il pensa : Quel profit * Saweh a-t-il tiré de ce sorcier aux voies ténébreuses ? ’Sache que tout bien vient de Dieu à ceux qui sont ’reconnaissants envers luis»
Puis, il lui fit trancher ’la tête et sépara son âme de son vil corps.
Quand le sorcier fut mort, Bahram se leva et dit :
Ô Maître suprême de la justice et de la droiture !
Le pouvoir, la victoire et la majesté, la grandeur et le diadème du roi des rois, la tristesse et la joie, viennent de toi et celui qui choisit ta voie est toujours vaili Le lGarannd Stcrnibenarriv1a et dit :
Ô terrible Pehle-æwanl ni lt’eridoun le héros, ni Bahram, ni Nouschirwan n’ont connu de chef de l’armée comme et toi ; tu as la valeur du lion, tu es glorieux et de bon conseil ; tantôt tu protéges, tantôt tu détruis.
Tout
ce le pays d’Iran ne vit que grâce à toi, tous les Pehlerr wans sont tes esclaves ; c’est par toi que le trône du pouvoir est devenu puissant, c’esttpar toi qu’ont été sauvés les sujets.
Tu es Sipehhed et fils de Sipehbed.
Heureuse la mère qui a omis au monde un fils comme toi !
Ta naissance est illustre, les traces de tes pieds portent bonheur, tu es de toute façon un glorieux et intelligent Keïanide. »
Là-dessus les grands et les Pehlewanstdu roi se dispersèrent.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021