Lorsque Hormuz monta sur le trône de son père et qu’il plaça sur sa tête la couronne d’or des Keïanides, on aurait dit que Pirouz n’était composé que de colère et les larmes de l’envie remplirent ses yeux.
Emmenant une escorte, son trésor et quelques grands, il se rendit subitement chez le roi des Heïtaliens, qui était un des rois du pays de Tchegan, du nom de Fughanisch, un homme ambitieux, ayant une armée, un trésor et du pouvoir.
Il dit à Fughanisch :
Ô roi bienveillant !
Nous étions deux fils, dignes de la couronne ; notre père a donné la couronne de la royauté au plus jeune, et, ayant accompli cet acte d’injustice, il est mort.
Si tu veux me fournir une armée, j’ai un trésor, des armes, du pouvoir et une main forte.
Le Tchegani répondit :
C’est bien : le fils du maître du monde est roi lui-même.
Je te confierai une armée, je t’aiderai à obtenir ton droit, à condition que Tirmid et Wisehguerd seront à moi, selon la promesse que m’a faite Yezdeguerd.
Pirouz répliqua :
Oui, ces villes sont à toi et tu mériterais un royaume encore plus grand.
Le roi donna à Pirouz une armée glorieuse, trente mille Heïtaliens qui frappaient de l’épée et le cercle de la lune fut obscurci par la poussière que soulevaient les troupes qu’emmenait Pirouz.
Il attaqua le roi Hormuz, qui ne soutint pas longtemps la lutte ; à la fin Hormuz fut fait prisonnier et toutes les couronnes du monde parurent peu de chose à ses yeux.
Lorsque Pirouz aperçut les traits de son frère, son cœur inclina vers la tendresse et la fraternité ; il courut à lui, saisit de sa main la main d’Hormuz, lui dit de monter à cheval et le renvoya dans son palais.
Plus tard il lui lut un traité qu’il devait faire avec lui et Hormuz dit :
Grâces soient rendues à Dieu !
L’homme qui reconnaît Dieu est le sage.
Mon frère me prend la couronne et le trône ; puisse la fortune de Pirouz (le victorieux) être toujours victorieuse !
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021