Guschtasp

Lohrasp se retire à Balkh et Guschtasp monte sur le trône

Lorsque Lohrasp eut donné sa couronne à Guschtasp, il descendit de son trône et s’apprêta à partir.

Il se rendit à Balkh la choisie, dans ce temple du Noubehar qui était alors pour les adorateurs du feu un lieu de pèlerinage, comme la Mecque l’est aujourd’hui pour les Arabes.

Cet homme plein de dévotion se rendit dans ce temple, s’y établit et se ceignit du Koschti.

Il ferma la porte du temple glorieux, il ne souffrit aucun homme d’une autre religion dans son enceinte; il revêtit la robe de lin des prêtres; c’est ainsi qu’il faut adorer l’Intelligence suprême.

Il se dépouilla de ses bracelets, laissa pendre ses cheveux non frisés et tourna son visage vers le Juge, le distributeur de la justice.

Il resta ainsi trente ans debout devant Dieu; c’est de cette manière qu’il convient de l’adorer.

Il adressa sans cesse des prières au soleil : telle avait été la coutume de Djemschid.

Lorsque Guschtasp fut monté sur le trône de son père, qu’il eut hérité de sa puissance et de sa haute fortune, il plaça sur sa tête la couronne qu’il avait reçue de Lohrasp.

Ô qu’une couronne orne bien la tête d’un homme noble!

Il dit :

Je suis le roi, l’adorateur de Dieu le très-saint qui m’a donné ce diadème.

Il me l’a donné, ce puissant diadème, pour que je pusse chasser les loups du troupeau des brebis.

Ma main ne s’appesantira pas sur ceux qui m’aideront;

je ne rendrai pas étroite la terre aux hommes nobles, et, à mesure que j’appliquerai les règles de conduite des rois, je ramènerai au culte de Dieu les méchants.

Et il rendit la justice de telle façon que les brebis pouvaient boire au ruisseau à côté des loups.

Plus tard, la fille illustre du Kaisar, dont le nom était Nahid et à qui le puissant roi avait donné le nom de Kitaboun, mit au monde deux fils semblables à des lunes brillantes.

L’un d’eux était le fortuné Isfendiar, un prince guerrier, un cavalier vaillant; l’autre était Beschouten, un héros qui frappait de l’épée, un prince illustre, un destructeur des armées.

Lorsque ce roi eut soumis le monde, il voulut être un autre Feridoun; tous les rois lui payèrent tribut, et il s’attacha les cœurs de tous ceux qui avaient de la loyauté.

Seulement le roi Ardjasp, le maître du Touran, devant lequel les Divs se tenaient comme des esclaves, ne fit pas parvenir son tribut et ne voulut recevoir aucun avis;

mais s’il refusa d’écouter des conseils, il fut obligé de subir des chaînes.

Ardjasp demandait même tous les ans un tribut au roi;

mais pourquoi payer tribut à celui dont on est l’égal?

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021