Une nuit le poète rêvait qu’il tenait en main une coupe remplie de vin parfumé comme de l’eau de rose.
Tout à coup Dakiki parut devant lui et se mit à lui parler de cette coupe de vin. Il dit à Firdousi :
Ne bois du vin que selon la manière de Kaous le Keïanide, car tu as choisi pour maître dans ce monde un roi à qui le sort jette des couronnes, des diadèmes et des trônes:
Mahmoud, le roi des rois, le conquérant des villes, qui fait participer chacun à sa fortune royale, dont les trésors ne diminueront pas, dont les peines n’augmenteront pas d’ici à quatre-vingt-cinq ans, qui mènera son armée en Chine, à qui tous les princes ouvriront la route et qui n’a besoin de parler durement à personne, car toutes les couronnes des rois tomberont d’elles-mêmes dans sa main.
Tu as fait quelques progrès dans ce livre, et maintenant tu as atteint tout ce que tu désirais;
et moi aussi j’avais de la même manière, avant toi, commencé ce poème;
si tu retrouves mes vers, ne sois pas avare envers moi;
j’avais composé mille distiques sur Guschtasp et Ardjasp lorsque ma vie s’est terminée;
mais si ce trésor arrive auprès du roi des rois, mon âme s’élèvera de la poussière jusqu’à la lune.
Je vais donc répéter les paroles qu’il a dites, car je suis en vie et lui est le compagnon de la poussière.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021