Lorsque Dura se fut éloigné d’Iskender, il envoya rapidement des cavaliers de tous côtés, il convoqua les chefs et les grands de l’Iran, distribua de l’argent et appela les payeurs de l’armée.
À la fin du mois il avait préparé une armée et rempli de confiance la tête des héros illustres ; il passa encore une fois de l’autre côté du fleuve et établit son armée dans cette large plaine.
Iskender mit en mouvement ses troupes aussitôt qu’il reçut ces nouvelles, marchant à sa rencontre et laissant en arrière ses bagages.
Lorsque les deux armées se trouvèrent en face l’une de l’autre, le monde entier fut saisi d’ardeur. guerrière ; pendant trois jours dura le combat, qui fut tel que la place manquait pour les morts ; un grand nombre d’Iraniens fut tué et la fortune abandonna Dara, qui ambitionnait la possession du monde ; il quitta le champ de bataille, rempli de douleur, puisque le soleil et la lune ne venaient pas à son aide et Iskender le suivit rapidement comme la poussière, en rendant à Dieu, le créateur du monde, des grâces répétées et en faisant proclamer par des hérauts qui précédaient l’armée : Ô sujets égarés !
Ne craignez de moi aucun mal, mon armée n’a pas affaire à vous ; restez en paix dans vos
A maisons, confiez-vous en Dieu sur votre vie et votre corps, qui seront épargnés par les Roumis, quand même vous auriez trempé vos mains dans le sang. »
Quand les habitants de l’Irak furent rassurés, ils tournèrent tous le visage vers les Roumis.
Iskender se rendit sur le champ de bataille, réunit tout le butin et distribua ces trésors à son armée et ses troupes furent comblées de richesses.
Il resta dans ce pays pendant quatre mois et pendant que lui et son armée se reposèrent, Dara, le maître du monde, arriva à Djehrem, où se trouvait la clef de ses trésors.
Tous ses grands revinrent auprès de lui ; ils vinrent pleins de douleur et de chagrin cuisant.
Les pères quine revoyaient plus leurs fils pleuraient et les fils pleuraient quand ils ne retrouvaient pas leurs pères ; tout le pays d’Iran était rempli de lamentations et les larmes tombaient des yeux comme une grêle.
De Djehrem il se dirigea sur Ithakhr, qui était la gloire du pays des Perses.
Des messagers se rendirent de tous côtés auprès des grands et des héros ; les chefs de l’armée se rassemblèrent dans le palais du roi, on plaça un trône d’or, Dara s’y assit et les braves, les serviteurs du roi, entrèrent.
Dura dit aux Iraniens :
Ô vous, grands de l’emo pire, champions sages et prudents de l’armée !
Voyez ce qu’il faut faire en ces circonstances. »
Il prononça ces paroles avec tristesse et semit à pleurer pendant longtemps, puis il reprit :
Il vaut
mieuxaujourd’huimouBrirglAorieuBsemeAntque.de6l vivre et de voir ses ennemis se réjouir.
Pendant le temps des rois mes ancêtres, ils ont exigé tous les ans un tribut et le Roum nous était entièrement soumis.
Mais aujourd’hui la fortune de notre peuple libre est obscurcie, Iskender s’est emparé de toute la puissance royale, il est devenu souverain et a placé la couronne sursa tête.
Et cela même ne lui suffit pas ; il va arriver et convertira a tout le pays de Fars en une mer de sang ; il réduira à la captivité les hommes, les femmes et les enfants ; il ne laissera dans ce pays ni jeunes ni vieux.
Si vous voulez venir à mon aide, je détournerai ces douleurs, ces peines et cette ruine.
Ces hommes étaient la proie du peuple puissant, ils tremblaient devant l’Iran ; aujourd’hui c’est nous qui sommes la proie et eux sont les léopards, c’est nous qui a fuyons dans chaque bataille.
Serrez-vous fun contre l’autre et nous ressaisirons les provinces perdues et si quelqu’un voulait reculer devant ce combat, il faudra qu’il lutte, ne fût-ce que pour l’amour de sa vie.
Sinon, n’espérez plus rien dans le monde, car le Roum est devenu Zohak et nous sommes Djemschid. »
Lllc dit en pleurant, le cœur plein de douleur, les joues pâles, les lèvres bleues.
Les grands, pleins de sagesse, se levèrent tous pour lui répondre et un immense cri d’angoisse ts’éleva de la salle d’audience :
Nous ne voulons pas du monde (i sans le roi !
Nous irons tous au combat ; nous rendrons la terre étroite pour nos ennemis ; nous lierons ensemble le pan de nos cottes de mailles et nous. conquerrons ou une tombe ou l’empire. »
Dara . distribua a ses troupes des armes et de l’argent, il en donna à tous les braves de son pays.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021