Dara

Lorsque le soleil leva la tête derrière le dos du corbeau de la nuit, la terre devint comme une lampe d’or ; Dara, le maître du monde, réunit son armée et la terre enveloppa sa tête d’un voile de bitume.

Le roi fit traverser à ses troupes l’Euphrate et elles s’avancèrent dans la plaine, plus nombreuses que les brins d’herbe. lakender, apprenant l’approche des Iraniens, fit battre les tambours et amena l’armée des Roumis ; c’étaient deux armées sans nombre, mais il n’y avait qu’un Iskender dans le monde.

La terre était comme une mer, la poussière comme une montagne, tant il y avait d’armes et de héros des deux côtés, tant de cottes de mailles et d’épées indiennes, tant de destriers de chevaux demain et de caparaçons.

Les armées formaient des deux côtés leurs lignes de bataille et les épées renvoyaient les brillants reflets du soleil.

Devant les lignes se tenaient les éléphants et le sol remuait sous au : comme les eaux du Nil.

Les vaillants cavaliers étaient rangés derrière les éléphants et chacun avait renoncé à la vie.

On aurait dit que l’air pleurait du sang et que la terre bouillonnait sous ces larmes ; le bruit des clairons et des clochettes indiennes était tel que le cœur de la terre en bondissait ; les chevaux hennissaient, les chefs poussaient des cris, les lourdes massues résonnaient, on aurait cru que le monde était une montagne de combattants et que la poussière avait donné au ciel un visage de nègre ; Pendant ’ sept jours les héros pleins d’ardeur se combattirent face à face ; le huitième, il s’éleva une poussière noire qui rendit le soleil couleur de lapis-lazuli et couvrit les yeux des Iraniens, de sorte qu’ils n’aperçurent plus que le sol du champ de bataille ; Dara, le maître du monde, tourna le dos, et, avec lui, tous les grands pleins de bravoure et l’armée se jeta dans les flots de l’Euphrate en s’enfuyant du champ de bataille.

L’armée d’Iskender les poursuivit ; d’un côté il n’y avait qu’abattement et de l’autre, que joie ;.

Iskender s’avança jusqu’à la rivière et l’on tua des iraniens sans nombre ; ses troupes reculèrent devant le bord du fleuve, mais il leur ordonna de passer l’eau et entra triomphalement dans

Ce camp que l’ armée infortunée Ades IrRanienAs ava.it occupé.