Lorsque Balasch eut passé un mois dans le deuil, la tête couverte de poussière et les joues déchirées, une foule se présenta devant lui, composée du Grand Mobed et de tout ce qui était noble et intelligent.
On lui donna beaucoup de conseils, on lui dit beaucoup de paroles profitables, on le fit monter sur le trône des rois, on répandit sur lui de l’or et des pierreries.
Quand il fut assis sur le trône, il dit :
Ô nobles !
Conformez-vous aux conseils des hommes de sens.
Vous aurez du pouvoir auprès de moi quand ma position sombre sera devenue brillante.
Efforcez-vous tous, qui faites le bien dans le monde, de ne pas agir contre mes volontés.
Quiconque sera méchant et malveillant, quiconque voudra se poser comme l’égal du roi, je commencerai par le redresser par des conseils et s’il ne les accepte pas, je lui ferai un diadème avec son sang.
Si l’un de mes sujets se plaint devant moi d’un homme de mon armée dévouée, je briserai le cœur de cet homme qui a commis l’injustice, j’arracherai son arbre, branches et racines.
Ne prenez pas de libertés avec le roi, même ceux d’entre vous qui sont irréprochables ; car un roi est tantôt du poison tantôt de l’antidote et il vaut mieux pour vous rechercher la thériaque que le venin.
Si tu veux être le bienvenu auprès du roi, ne parais devant son trône que le visage riant ; s’il est en colère, excuse-toi et bénis-le, qu’il ait agi avec justice ou injustement.
Chaque fois que tu te vantes de ta sagesse, que tu prétends être parfait en toute science, sache que tu n’as jamais été moins sage qu’à ce moment ; ne sois donc pas ton propre ennemi.
Si vous suivez mes conseils et mes avis utiles, vous obtiendrez des trésors d’un roi sage, car jamais le savoir n’a mis quelqu’un à mal.
Les grands prononcèrent des bénédictions sur lui ; ils étaient confondus de sa sagesse.
Ils partirent du palais contents, priant Dieu pour son corps et son âme, le cœur rempli de tendresse pour lui et la langue pleine de souhaits qu’un pareil roi vive à tout jamais.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021