Bahram Gour se reposa à Merv et lorsque le roi et les chevaux de guerre eurent repris leurs forces, il devint guerroyant, de pacifique qu’il avait été et se décida à attaquer Bokhara.
Il atteignit Amouï en un jour et une nuit.
Au lieu de chasses et de jeux, il ne pensait qu’à se rendre maître du monde.
Il sortit d’Amouï lorsqu’une veille de la nuit était passée et traversa le fleuve et les sables de F arab.
Quand le soleil. commença à dorer l’air et rejeta sa tunique sombre, laypoussière rendit le monde noir comme le plumage du faucon et le roi traversa le pays de Mai et de Margh.
On renversa toutes les troupes des Turcs, on porta le feu dans tout leur pays ; les astres se réfugiaient sous le pan de la robe de la lune et les pères passaient sur les fils, dans leur hâte de fuir.
Tous les chefs des Turcs, les vieillards et les jeunes gens qui savaient frapper de l’épée vinrent humblement vers Bahram à pied, le cœur gonflé de sang et lui dirent :
Ô grandiroi à l’étoile puissante ! Ô prince de tout ce qui est noble dans le monde !
Ne verse pas le sang des innocents, parce que le Khakan a commis une faute et qu’il était fatigué de sa dépendance du maître du monde : il r»
Ne sied pas à un roi d’être implacable.
Si lu veux 1 : 7. 5& que nous payions tribut, nous y consentons ; pourquoi couper les têtes des grands ?
Hommes et femmes nous sommes tous tes esclaves, nous sommes vaincus par toi dans les combats. »
Le cœur du roi fut ému de leurs paroles et il ferma avec la main de l’intelligence l’œil de sa colère.
Il défendit à ses héros de verser du sang ; son âme pieuse était remplie de chagrin.
La miséricorde du roi leur étant affirmée, les hommes effrayés se cal-mèrent, le chef des grands du pays se présenta et offrit un tribut annuel considérable.
Lorsque celle affaire fut terminée au gré du roi, outre le tribut il imposa aux Turcs une somme, comme rachat du pillage.
Ensuite, il partit et se rendit dans le pays de Farab, le visage déridé et le sourire sur les lèvres ; il s’y reposa et arrêta ses troupes pendant une semaine ; il appela devant lui les grands de la Chine et fit bâtir une colonne en pierre et en chaux et déclara que personne, ni du pays des Turcs ni du pays des Kheledj, ne devait la dépasser pour se rendre dans l’Iran sans la permission du roi et que le Djihoun devait former la frontière.
Or il y avait dans l’armée un homme du nom de Schemr, homme de sens, de bonne naissance, connu et puissant ; le roi le nomma roi du Touran et fit de son trône le diadème de la lune.
Schemr s’assit sur le trône d’an gent, mit la ceinture royale, lit des largesses, plaça 5&9 sur sa tête la couronne d’or et tout le pays de Touran en fut heureux.
Dernière mise à jour : 25 sept. 2021