Un peu de temps passa sur lui, puis sa tête couronnée fut saisie par les ciseaux de la mort.
Or il avait un fils qui charmait les cœurs et dont le nom était Bahram fils de Bahram.
Il le fit venir, le fit asseoir au bas du trône et lui dit :
Ô branche verte de mon tronc !
Je n’ai pas longtemps joui du trône ; puisse ta vie entière être fortunée !
La couronne et le sort ne m’ont pas été fidèles ; puisses-tu être heureux et ta fortune être victorieuse !
Sois affable et prospère ; passe tes jours et tes nuits dans la joie et la gaieté.
Marche dans une voie telle que tu n’aies pas à détourner la tête de honte devant celui qui maintient toute créature, quand il t’interrogera au jour des comptes.
Le monde est créé pour la jouissance, il n’est pas fait pour accumuler des richesses ; jouissez donc, donnez et repaissez votre âme ; arrachez avec la main du bien la racine du mal.
Fais prospérer le monde par la justice et la générosité ; rends heureux le cœur de tes sujets, car le monde ne restera éternellement à personne, roi ou Mobed.
C’est ainsi que Bahram remit le monde à son fils Bahram, qui lui donna pour demeure un tombeau.
Sache que ce n’est pas une injustice du ciel qui tourne, car ce qui passe comme un souffle n’est que du vent.
Telle a été la rotation du ciel depuis qu’il existe ; pourquoi fatiguer ton âme par des soucis ?
Pourquoi courir, pourquoi chercher l’avenir ?
Ne parlons pas de tout cela.
Ton esprit est sans soucis et tu n’es pas accablé par la vieillesse et pourtant ta demeure ne sera qu’un étroit cercueil.
Or, puisque la mort a cette nature de loup, je demande une grande coupe pleine de vin et une femme à la taille de cyprès, au corps d’argent, réjouissant le cœur, d’un caractère aimable, douce de parole, répandant une odeur de jasmin, aux belles joues, au visage de lune, belle comme le soleil, parfumée comme le musc.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021