Il y avait une autre princesse nommée Azerm, qui ambitionnait la couronne souveraine.
Elle vint, s’assit sur le trône des Keïanides et s’empara de ce monde instable.
Elle dit au commencement de son règne :
Hommes intelligents, nobles qui connaissez le monde et qui avez fait de grandes choses !
Je me conformerai toujours à la justice et aux coutumes, car à la fin notre oreiller à nous tous est une brique.
Quiconque me sera dévoué trouvera en moi un père nourricier ; mais si quelqu’un devient déloyal envers moi, si quelqu’un s’écarte des règles et des voies de la raison, je planterai sa tête coupée au haut d’un gibet, qu’il soit Perse, Arabe ou Roumi.
Les grands l’acclamèrent comme reine et répandirent des pierreries sur son trône.
Tout le pays d’Iran fut heureux de la posséder et elle n’y eut pas un seul ennemi ; elle reçut aussi les présents et les hommages du pays des Turcs, du Roum, de l’Inde et de la Chine.
Pendant quatre mois, elle occupa ainsi le trône ; mais dès le cinquième mois son pouvoir fut brisé ; la fortune lui retira ses faveurs et l’étoile qui l’avait amenée devint impuissante.
Cette reine mourut et le trône, privé de maître, resta livré à l’ambition des ennemis.
Telle est la règle du ciel qui tourne : il poursuit de sa haine ceux qu’il avait d’abord favorisés.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021