Ardeschir Babekan

Ardeschir se fait prédire son sort par Keïd l'Indien

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Lorsque Schapour fut devenu comme un cyprès élancé, Ardeschir ne cessait de craindre pour lui les effets du mauvais œil ; jamais il ne s’en séparait un instant et il en fit comme un Destour et un vizir.

Les guerres ne laissaient à Ardeschir aucun jour de repos ; elles ne lui laissaient pas un instant pour les plaisirs ; quand il s’était débarrassé d’un ennemi d’un côté, un nouveau levait la tête autre part.

Il dit un jour :

Je demande au Créateur du monde, en public et en secret, de me laisser tenir dans ma main le monde sans ennemi, pour que je puisse ne plus -être qu’un dévot adorateur de Dieux»

Son fortuné Destour répondit :

Ô roi au cœur serein, qui cherches la vraie voie !

Envoyons quelqu’un auprès de Keïd l’Indien ; c’est un savant et un homme secourable, qui sait calculer les mouvements du ciel sublime, qui connaît la porte du bonheur et la voie de la perle.

Si tu dois posséder sans rival les sept Kischwers de la terre, il le saura par la divination. »

Ardeschir écouta ces paroles, choisit un ’ jeune homme noble et ingénieux, lui remit pour le sage Indien beaucoup de chevaux, d’or et de soieries chinoises et lui dit :

Va auprès du sage et dis-lui :

Ô homme à ’étoile fortunée, qui cherches la vraie voie !

Regarde les astres et vois quand je pourrai . me reposer des combats et être maître de la terre et si cela ne doit jamais arriver, dis-le-moi pour que je ne me fatigue pas et ne dépense plus mes trésors dans ce but. »

L Le messager du roi se rendit auprès de Keïd avec les présents et les offrandes, lui répéta les paroles du roi des rois et lui dévoila tous ses secrets.

Keïd lui fit des questions et devint inquiet ; ayant fait ses questions, il s’appliqua à son savoir et à son art, apporta un astrolabe et regarda les astres, prit devant lui une table astronomique indienne et observa si l’action du ciel sublime promettait du repos et des avantages, ou du chagrin et du dommage.

Il dit au messager :

J’ai fait les calculs relatifs à l’Iran et à l’astre du roi.

S’il veut allier sa famille à celle de Mihrek fils de Nouschzad, il restera assis tranquillement sur le trône des délices et n’aura plus à guerroyer ; ses trésors augmenteront, ses fatigues diminueront.

Va et ne te préoccupe pas de la haine entre ces deux familles.

Quand Ardeschir aura fait cela, l’I-ran lui obéira et tous les désirs de son cœur seront satisfaits. »

Il fit au messager quelques présents et I

2 ajouta :

Il ne faut cacher au roi aucune de mes paroles.

S’il n’en dévie pas, le ciel sublime accomplira a pour lui tout ce que j’ai annoncé. »

V Le messager revint auprès du roi et lui dit ce qu’il avait entendu de la bouche du sage.

À ce message, le cœur d’Ardeschir se remplit de douleur et sa joue devint jaune comme le curcuma.

Il dit au messager :

À Dieu ne plaise que je voie jamais quelqu’un issu

-de la race de Mihrekl Ce serait amener de la rue dans mon palais un ennemi qui conspirerait pour avoir ce pays et j’aurais dépensé en vain mes trésors, envoyé mes armées et donné ma peine.

Il ne reste de Mihrek qu’une fille, dont personne n’a vu le visage ; je vais ordonner maintenant qu’on la ramène du Roum ou de la Chine, de l’Inde ou de Tharaz et quand je l’aurai trouvée, je la ferai brûler toute vive, je ferai gémir et pleurer sur ses malheurs la poussière de la tombe. »

Il envoya quelques cavaliers à Djehrem, sous les ordres d’un homme haineux et expert à fureter.

Mais la fille de Mihrek l’ayant appris, se leva, quitta la maison de son père et s’établit dans un coin ; elle s’établit dans la maison du chef d’un bourg qui la traita avec beaucoup de respect.

Elle grandit comme un cyprès élancé et devint intelligente, gracieuse et pleine de dignité.

Dans ce pays, elle n’avait pas son égale et dans toute la région, il n’y avait pas de femme à taille de cyprès comme elle.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021