Maintenant je vais rendre le trône et le diadème du roi Ormuzd brillants comme le premier jour du mois qu’inaugure Ormuzd.
Il n’a commis aucune faute comme roi ; le mal était que son règne a été de courte durée.
Lorsque le puissant roi Ormuzd s’assit sur le trône, la brebis et le loup allèrent ensemble à l’abreuvoir.
Il dit :
Ô illustres sages, ô nobles qui connaissez le monde et avez fait de grandes actions !
Puisque Dieu, le dispensateur de tout bien, m’a donné du bonheur et la couronne qui couvre la tête du roi, je m’efforcerai de faire le bien et de répandre la justice.
Heureux qui suit les conseils de son père !
Par mes bontés, je ferai de vous de sincères amis, et je veux que vous n’ayez pas de secrets pour moi.
Sachez que l’homme indocile est désagréable aux puissants ; son humeur rebelle le mènera et ses besoins ne seront jamais satisfaits ; il sera le point de mire de l’épée brutale et la fortune en rira toujours.
D’un autre côté, celui qui rougit de travailler vit dans la gêne et la pauvreté.
Le cœur de l’homme vulgaire est une porte toujours ouverte à l’avidité ; garde-toi, autant que possible, des hommes vulgaires et si tu ne trouves pas de sagesse dans un homme, évite sa porte, tant que tu vivras.
Vivifie ton cœur par la sagesse et la raison et tant que tu pourras, ne fais pas du mal.
L’intelligence est comme l’eau et le savoir comme la terre ; sache que ces deux choses ne sont jamais séparées.
Ne t’étonne pas si le cœur d’un roi qui s’écarte de la bienveillance devient sombre.
Puissent tous mes sujets être heureux et adorateurs de Dieu et puisse la sagesse être mon aide dans tout ce que je ferai en public et en secret, pour que je contente le créateur du monde !
Un sage qui parle du roi avec un homme vertueux, en quelque lieu que ce soit, doit peser ses paroles, car les bonnes paroles ne vieillissent jamais.
Parle toujours avec bienveillance et si quelqu’un tient de mauvais discours, ne l’écoute pas, car le cœur du roi verra tes secrets et son oreille entendra ta voix.
Un homme qui savait parler et écouter n’a-t-il pas dit que les murs avaient des oreilles pour les paroles ?
Toute l’assemblée répandit des bénédictions sur ce roi clairvoyant et à la foi pure.
Cette réunion puissante se dispersa ; tous étaient heureux de ce cyprès qui répandait de l’ombre et ce roi, qui accueillait le savoir, suivit la voie de Schapour, fils d’Ardeschir et le monde entier en fut heureux.
Quel bonheur qu’un roi généreux et juste !
Ormuzd gouverna ainsi avec convenance et avec justice, mais quelque temps s’étant passé, le camphre se répandit là où il y avait eu du musc et la fleur de l’arghawan se dessécha dans le jardin.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021