Il y avait un homme illustre, du nom, de Tebak, qui possédait des armes et des troupes et était de bon conseil.
Il était roi de la ville de Djehrem, avait de l’expérience, était juste, propre au commandement et avait sept fils fortunés.
Quand il apprit ce qui se passait, il quitta Bahman et se rendit auprès de fil :
lustre Ardeschir avec son armée, ses timbales et toute sa pompe.
Lorsque ses yeux aperçurent le Sipehbed, il mit pied à terre selon les règles, accourut auprès de lui, lui baisa le pied et lui parla beaucoup de Sasan, son ancêtre.
Le prince ambitieux l’entretint longuement et gracieusement et lui fit sentir tout le prix qu’il attachait à sa prompte arrivée ; néanmoins il se méfiait de Tebak et ce vieillard le remplissait de pas crainte et de terreur.
Pendant leur route, il se tint en garde’contre le vieillard, qui avait avec lui une armée puissante ; mais Tebak avait de l’expérience et de la prudence et devina les pensées d’Ardeschir ; il s’approcha du roi, le Zendavesta en main et dit :
Que le Créateur tout-puissant m’ôte une vie sans valeur, si mon cœur n’est pas pur de toute mauvaise pensée contre toi !
Quand j’ai vu que le roi Ardeschir amenait une armée auprès de ce lac, je me
.suis dégoûté d’Ardewan comme un jeune homme se dégoûte d’une vieille femme.
Sache que je suis ton serviteur sincère et dévoué et que mon esprit est calme et sait garder un secret. »
À ces paroles, Ardeschir changea de manière de voir ; il traita Tebak comme un père et le mit à la tête de ses troupes.
Le roi renonça à ses soupçons et se rendit au temple de feu de Barn Kharrad ; il y fit des prières devant Dieu pour qu’il fût son guide vers le bonheur, le rendit victorieux dans toutes ses entreprises et fit porter des fruits à l’arbre de sa puissance.
Ensuite, il se rendit à l’enceinte de ses tentes, où l’inspecteur de l’armée et le commandant en chef parurent devant lui ; il paya la solde des troupes, les pourvut de tout et invoqua Dieu, le juste, le distributeur de tout bien.
Ayant ainsi réuni une armée semblable à un léopard plein de courage, il marcha vers Bahman, fils d’Ardewan, pour le combattre.
Lorsque les héros remplis d’ardeur furent près l’un de l’antre, ils s’avancèrent ; leurs troupes formèrent leurs rangs des deux côtés, armées de lances et d’épées indiennes ; elles s’attaquèrent comme des lions vaillants, versè-rent du sang comme des ruisseaux d’eau courante et continuèrent ainsi jusqu’à ce que le soleil eût pâli et que l’air fût rempli de penssière et la terre couverte de morts.
Le lendemain, lorsque le voile qui avait couvert la voûte bleue eut disparu, l’armée de Tebak alla au combat ; un orage et des nuages couleur de poix survinrent ; Ardeschir s’avança du centre de l’armée ; Bahman, fils d’Ardewan, s’enfuit le corps blessé par des flèches et ’âme attristée et le roi Ardeschir le poursuivit en faisant sonner des trompettes et pleuvoir des flèches et continua ainsi jusque dans la ville d’Isthakhr, où se trouvait la ceuronne glorieuse de Bahman.
Aussitôt que la voix d’Ardeschir se fit entendre dans le monde, une armée innombrable s’attacha à lui ; on lui indiqua des trésors nombreux que Babek avait amassés avec, peine ; il distribua cet argent qui avait été caché, accrut ses forces et sortit du pays de Ears à la tête de son armée.
Dernière mise à jour : 19 déc. 2021