Yezdeguerd le méchant

Yezdeguerd va à Thous et est tué par un cheval qui sort de l'eau

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Ainsi se passa quelque temps.

Le père était dans son palais, le fils dans le désert ; mais bientôt les étoiles à la rotation rapide mirent fin aux joies et aux peines du roi Yezdeguerd.

Il était devenu inquiet du sort de sa royauté ; il réunit des Mobeds de toutes.

Les provinces et ordonna aux astrologues d’observer les astres, pourvoir quand sa mort arriverait et où sa tête et son casque tomberaient dans les ténèbres ; comment et quand arriverait le jour où la joue du roi se fanerait.

Un astrologue répondit :

À Dieu ne plaise que le roi du monde parle de la mort !

Quand la fortune du roi des rois tournera à mal, il ira d’ici à la fontaine de Saou ; il y amènera un cortège avec des clairons et des timbales, il ira joyeusement à Thous pour voir la fontaine et c’est là que se décidera son sort ; jamais il n’a entendu parler d’un jour pareil,lmais s’il parle de ce que nous révélons, ce sera mal, car ce secret est couvert du voile de Dieu. »

Lorsque le roi l’eut écouté, il jura par le feu des temples de Khorrad et de Berzin et par le soleil jaune, que ses yeux ne verraient jamais cette fontaine ni dans un temps de joie ni dans un temps de chagrin.

Le ciel ayant. tourné de nouveau pendant trois mois, le monde fut ému de ce qui arrivait au sang du roi.

Un jour le sang coulait de son nez ; de tous les côtés vinrent des médecins pour donner leur avis ; mais quand ils avaient arrêté le sang pendant une semaine avec leurs simples, il recommençait à couler comme des larmes la semaine suivante.

Un Mobed lui dit :

Ô roi !

Tu as quitté la voie de Dieu en disant que tu échapperais des griffes de la mort ; est-ce que la mort n’est pas partout prête pour M7 Un moyen te reste, c’est d’aller dans une litière a la source de Saou par la route de Schahd.

Tu prieras Dieu le tout saint, tu traverseras dans ta détresse ce pays brûlant et tu diras : Moi, faible serviteur, qui ai tendu un piégé à mon âme par un serment, je me présente devant toi, ô maître de la justice et de la droiture, pour savoir quand arrivera me fin. »

Le roi écouta ce conseil et l’approuva ; il crut qu’il pouvait lui être ulile dans ses douleurs.

Il fit amener trois cents litières et se mit en route pour le lac de Schahd.

Il voyagea en toute hâte jour et nuit dans une litière et le sang coulait de temps en temps de son nez.

Lorsqu’il fut arrivé à la source de Saou, il sortit de la litière et regarda le lac.

Il mit un peu de cette eau sur sa tête en invoquant le nom de Dieu. le distributeur de tout bien et sur-le-champ le sang cessa de Couler de son nez ; il se coucha et se reposa, lui et ses conseillers.

Alors, il devint présomptueux et dit :

Voilà donc ce qu’il y avait à faire !

Pourquoi resterais-je longtemps ici ? »

Pendant que le roi du peuple reprenait sa fierté parce qu’il s’attribuait à lui-même tout le bien, un cheval blanc sortit de l’eau.

Il avait la fesse ronde comme un onagre et la croupe courte, bondissait comme un lion plein de rage, était grand, avait des testicules noirs et l’œil d’un corbeau ; sa queue trainait par terre, sa crinière pendait sur son poitrail,

Ses sabots étaient noirs, il jetait de l’écume et aurait A tué un lion.

Yezdeguerd dit à ses grands :

Il faut que mon cortège entoure ce cheval. »

Un vaillant pâtre partit avec deux jeunes chevaux dressés, une selle et un long lacet roulé.

Mais que savait le roi du secret de Dieu qui avait amené ce dragon sur son chemin ?

Le pâtre et toute l’escorte ne purent at. ’ teindre le cheval.

Le roi se mit en colère, saisit sur-le-champ la selle et la bride et s’approcha joyeusement : du cheval blanc, qui resta si tranquille qu’il ne remua plus un pied ni de devant ni de derrière, se laissa brider par le roi et se tint tranquille lorsque la selle lui fut posée.

Après l’avoir sellé, le roi le sangla fermement et ce crocodile ne bougea pas encore de place ; puis le roi passa derrière lui pour mettre la croupière.

Le cheval aux sabots de pierre poussa un cri, hennit et le frappa sur le front des deux pieds de derrière.

La tête et le diadème du roi tombèrent dans la poussière : il était sorti de la poussière, il y retourna.

Que peux-tu demander à ces sept orbites du ciel ?

Tu n’échappes pas à leur rotation, mais à quoi sert-il de les adorer ?

Adresse-toi à Dieu et fais de lui ton asile ; il est le maître du soleil et de la Quand le roi fut mort, le cheval qui était sorti de lune qui tourne. l’eau courut vers cette source bleue ,* et son corps disparut sous l’eau ; personne dans le monde n’a jamais vu un pareil prodige.

Il s’éleva du cortège un cri. [ comme un coup de timbale : t.) roi !

C’est la destinée qui t’a amené à Thous ! »

Tous déchirèrent leurs vêtements, tous versèrent de la poussière sur leur ; cou et leurs bras.

Ensuite un Mobed fendit la poitrine, le milieu du corps et la cervelle du roi, remplit’le corps entièrement de camphre et de musc, l’entoura de bandages en brocart pour le tenir sec, couvrit ce corps brillant d’une robe de brocart et plaça sur sa tête un diadème de musc.

Ensuite on porta au pays de Fers ce maître de la couronne, dans un cercueil d’or et sur une litière de bois de teck.

Telle est cette demeure passagère, l’un y trouve le bonheur et l’autre des peines.

Quand le ciel puissant t’a accordé du repos sur cette terre sombre, crains le malheur.

Tu es plein de bonne volonté, mais le monde n’en a pas pour toi.

Quand tu as mangé, il n’y a rien de meilleur que la coape ; mais suivre les règles de la foi vaut mieux que de pécher, si on a la force de le faire.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021