Le roi des rois appela les sages et leur parla des affaires du gouvernement du monde.
Il divisa le monde en quatre parties et attribua à chacune les pays cultivés qui devaient les composer.
Il parla d’abord du Kharasan de manière à réjouir le cœur des grands ; la seconde partie comprenait Koum et Isfahan, le siège des hommes puissants et la demeure des grands ; il yeomprit Ader Abadgban, que les Perses se plaisaient à enrichir et le roi prévoyant y attacha l’Arménie jusqu’à Ardebil et le pays de Chilan.
La troisième partie comprenait le Farsistan et Ahwaz et le pays des Khazars,depuis l’orient jusqu’à l’occident ; la quatrième était formée de l’IraIr et du pays de Roum, un beau royaume et bien cultivé.
Quiconque dans ces pays était pauvre et vivait du travail de ses mains eut sa part dans la distribution d’un trésor plein et les hommes en bénirent le roi.
Tous les rois qui l’avaient précédé, que leur puissance fût moindre ou plus grande que la sienne, avaient prélevé leur part des moissons et personne n’avait échappé à l’impôt ; la part du roi formait un tiers ou un quart.
Kobad vint et la fixa à un dixième.
I’I.
Il aurait encore voulu la réduire à moins du dixième, car il désirait rendre le pauvre égal au riche, mais le sort ne lui en laissa pas le temps.
Ne te lie pas au crocodile quand tu es dans l’eau.
Lorsque Kesra monta sur le trône d’ivoire, il abandonna à l’instant l’impôt du dixième.
Les sages, les nobles, les grands et les Mobeds à l’esprit éveillé se réunirent, tout l’empire se réunit et il distribua la terre et la fit mesurer.
On leva un impôt de chaque dirhem de produit, de façon à ne pas réduire alu détresse les propriétaires ; ceux qui n’avaient pas de semences ou de bestiaux au temps du labourage les recevaient du trésor impérial et n’avaient pas à laisser la terre inculte ; on ne demandait rien pour les terres non ensemencées et les anciennes coutumes furent abolies sur ce point.
Six plants de vignes en fruit payaient un dirhem et le même décret s’appliquait aux plantations de palmiers ; les oliviers, les noyers et les arbres dont les branches sont chargées de fruits en automne payaient au trésor un dirhem par dix pieds et l’on ne s’en occupait plus jusqu’à l’année suivante ; mais les fruits, du printemps jusqu’au mois de Khordad, n’étaient pas regardés comme sujets à impôt.
A ceux qui avaient de l’argent et pas de terre et qui ne subissaient pas les fatigues et le travail des semences et des moissons, le receveur demandait, selon leur degré, de quatre à dix dirhems par au ; les pères de famille n’étaient pas opprimés, cet impôt se payait en trois termes par au et des messagers portaient tous les quatre mais une partie de cette contribution aux bureaux du roi.
Dans ces bureaux il n’y avait pas d’innombrables secrétaires et employés du roi.
On faisait une liste de tous les impôts et l’on remettait trois registres au Grand Mobed.
Le premier restait entre les mains du trésorier et le Destour devait le viser ; le second était envoyé dans toutes les provinces, chez tous les administrateurs et tous les chefs de districts ; le troisième était remis au Grand Mobed, qui y trouvait le compte général de la capitation et des impôts.
Toutes les atfaires étaient dans sa main, les tributs et les impôts, les semences et les moissons.
Il avait des agents dispersés dans l’empire pour que le bien et le mal lui fussent signalés ; il faisait régner partout la justice, partout il faisait cultiver les terres incultes ; les grands et les petits dormaient en sécurité dans le désert et les loups et les brebis allaient ensemble à l’abreuvoir.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021