Lorsqu’il arriva près de la maison du Dihkan, il vit dans toutes les rues des groupes d’hommes qui tous lui annoncèrent une bonne nouvelle, disant :
Puisse ce fils porter bonheur au roi !
Ta compagne est accouchée cettenuit d’un fils qu’on peut à peine distinguer de la lune. »
Lorsqu’il entendit ces paroles, il entra joyeusement dans la maison et l’on donna è l’enfant le nom de Kesra.
Alors Kobad demanda au Dihkan :
Ô homme fortuné, de qui tires-tu ton origine ? »
Il répondit :
De Feridoun. le héros qui a enlevé la royauté à la race de Zohak.
Mon père me l’a dit et mon grand-père de même, y car nous vénérons particulièrement Feridoun. »
Ces paroles. rendirent Kobad plus heureux que le jour où il avait placé sur sa tête la couronne des Keïanides.
Il fit équiper une litière dans laquelle il plaça la reine et se remit en route.
Il amena son armée vers Thisifoun, irrité de la conduite que les Iraniens avaient tenue envers lui.
Tous les vieux nobles du pays se rassemblèrent avec les hommes célèbres pour leur intelligence, disant :
Nous sommes dans des difficultés sans fin, placés x
comme nous sommes entre deux rois qui portent haut la tête.
Maintenant vont arriver les armées de la Chine et du Roum qui verseront bien du sang dans ce pays.
Il faut nous présenter devant Kobad, dans l’espoir qu’il oubliera le passé.
Nous lui amè-
nerons Djamasp, cet enfant de dix ans, pour qu’il convertisse en perles la grêle quinoas menace et il se peut que nous échappions au pillage, au sang versé et aux batailles. »
Ils se rendirent ensemble chez Kobad et lui dirent :
Ô roi, fils de roil si le cœur des hommes a été blessé par toi et s’ils ont lavé leurs yeux dans l’eau de l’audace, l’ais maintenant ce qui est ton bon plaisir, car le roi du monde est maître dans le monde. »
Tous arrivèrent auprès de lui à pied, courant, couverts de poussière et l’âme sombre.
Le roi pardonna la faute des grands et leurs excuses lui tinrent lieu de condamnations à mort.
Il eut de même pitié de Djamasp et les grands le bénirent.
Ensuite, il alla s’asseoir sur le trône des Keïanides et Djamasp devint un serviteur du roi.
Il remit toutes les affaires du royaume entre les mains de Rezmihr, qu’il fit asseoir devant lui.
Tout l’empire se sonmit à ses ordres et le monde fut rempli de justice et de prospérité.
Les choses se passèrent ainsi jusqu’à ce que Kesra grandît et devînt un jeune homme vaillant et hau-tain.
Alors Kobad confia à des savants son fils, cette branche fraîche et propre à porter fruit.
Il arrangea I
. l09 tontes les affaires de l’Iran et du Touran et éleva le . diadème du pouvoir jusqu’à la voûte du ciel.
Ensuite, il conduisit son armée dans le pays de Roum, qu’il " façonna de sa main comme une balle de cire ; il fit de ce pays un désert de broussailles et deux villes implorèrent sa protection, l’une s’appelle Hindia et l’autre Farikin.
Il leur enseigna le Zend-Avesta et leur donna la vraie foi, érigea dans ce pays des temples du feu, établit son pouvoir et les fêtes du Naurouz et de Sedeh.
Il fixa à Madaïn la résidence des rois et répandit beaucoup de bien et beaucoup de mal ; il construisit une grande ville sur la route d’Ahvvaz au Farsistan et yétablitun hôpital.
Il donna le nom d’Aran à cette ville, que les Arabes appellent aujourd’hui Holwan ; only ouvrit partout des canaux pleins d’eau et tout le pays devint un séjour de paix et de repos.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021