Lorsque son règne eut duré quarante ans, le cha-’ grin du jour de la mort entra dans son cœur.
Il écrivit une lettre sur de la soie, dans cette belle et charmante écriture pehlewi.
Il commença par rendre grâce au Distributeur de la justice, qui accorde la foi, l’intelligence et les talents ; tout ce qu’il or»
Donne se fait infailliblement, soit aux yeux de tous, soit en secret ; personne n’a vu les limites de sa puissance, personne n’a succombé après s’être fié à lui.
Vous tous qui verrez l’écrit de Kobad, ne
Consultez que les avis des sages !
Je donne mon noble trône à Kesra ; il sera, après ma mort, le favori de la fortune.
Puisse Dieu approuver mon fils, puisse le cœur de ses ennemis être rempli d’angoisse !
Par ce sceau, nous demandons aux Mobeds, à nos sujets, aux glorieux nobles, de ne ce jamais s’écarter de ses ordres ; il vous aidera à être ce heureux et à accumuler des trésors. »
Il apposa son sceau d’or sur cette lettre et la remit au Mobed de Ram Berzin.
D Kobad avait alors quatre-vingts ans, et, si vieux qu’il fût, il ne désirait point la mort.
Qui dans le monde serait content de mourir, puisqu’il ne sait pas quel sera son sort futur ?
Mais il mourut et laissa le monde vacant ; ses peines, ses joies et sa splendeur étaient passées.
Qui peut profiter de ce qu’il amasse, puisqu’il faut partir la main vide ?
On enveloppa le corps du roi dans du brocart ; on fit apporter de l’eau de rose, du musc, du camphre et du vin ; on fit une tombe royale, avec un trône d’or et une couronne de roi ; on plaça le roi sur le trône d’or, on mura l’entrée de la tombe pour toujours et personne ne vit plus le visage de Kobad ; tu aurais dit qu’il avait traversé le monde comme un souffle d’air.
Comment peux-tu te fier à cette vieille voûte du ciel, qui à la fin te détruit infailliblement ?
Lorsque le Grand Mobed eut achevé le deuil du roi, il plaça la lettre royale sur le trône ; les grands
Sexuel de l’Iran, les Mobeds et les sages illustres se réunirent ; on lut la lettre devant cette assemblée et l’on plaça joyeusement sur le trônele successeur désigné de Kobad.
Lorsque Kesra s’assit sur son trône nouveau, avec les cérémonies qu’on avait observées chez son père et avec la dignité, la splendeur, la grâce et la majesté royales, tous acclamèrent le nouveau roi, tous lui firent foi etlhommage et l’époque et la terre furent à ses ordres.
Le monde fut rajeuni par sa couronne, la brebis et le loup s’abreuvèrent au même ruisseau ; ce trône brillant répandit le bonheur et tous les hommes le comblèrent de bénédictions, disant :
Puisse ce’roi occuper éternellement le trône !
Puisse sa gloire dépasser celle de Djemschid ! »
A cause de sa bonté, de sa justice, de sa dignité, de son grand savoir et de sa piété, on lui donna le nom de Nouschirwan (âme douce), car son visage était jeune et son pouvoir était nouveau.
Le livre de Kobad est terminé et je vais célébrer le nom et le souvenir de Kesra.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021